Au placard
Il y a peu, nombreuses étaient les personnalités de Hollywood qui défendaient coûte que coûte Woody Allen, accusé depuis des années d’agression sexuelle par sa fille, Dylan Farrow. Mais depuis la tempête Harvey Weinstein, le vent semble tourner pour le réalisateur. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que ce début d’année 2018 ne présage rien de bon.
Tout a commencé avec Timothée Chalamet, qui incarne l’un des personnages principaux de son prochain film, A Rainy Day. Le jeune homme, dans un élan de soutien aux victimes de harcèlement et d’agression sexuelle, avait fait le choix de reverser l’intégralité de son salaire au mouvement #MeToo, prenant exemple sur Rebecca Hall. Un acte généreux, que sa partenaire à l’écran Selena Gomez n’avait pas hésité à copier. Mais comme le souligne Vulture, certains des plus grands admirateurs de Woody Allen commencent eux aussi à prendre leurs distances. Ainsi, Marion Cotillard [qui avait joué devant la caméra du réalisateur pour Midnight in Paris, nldr] a déclaré, vendredi 19 janvier à The Hollywood Reporter, que la prochaine fois elle réfléchirait à deux fois avant d’accepter un rôle dans l’un de ses films. Cerise sur le gâteau, Dylan Farrow s’est exprimée pour la première fois à la télévision concernant Woody Allen, répétant ce qu’elle déclare depuis bien des années : son père l’aurait agressé sexuellement lorsqu’elle n’avait que 7 ans.
Plusieurs sources ont confié à Vulture que, suite à cet élan de rejet, le film pourrait tout simplement ne jamais voir le jour, une sortie en salles pouvant affecter l’image du studio de production Amazon. Mais ce dernier doit faire face à ses propres démons : en octobre dernier, Roy Price, chef d'Amazon Studios, avait été accusé de harcèlement sexuel par l’une de ses collègues. D’après le magazine américain, c’est pour cette raison que le service de streaming n’a pas encore souhaité réagir : difficile de s’opposer au harcèlement sexuel quand ils font appel à un homme accusé d'agression sexuelle. Selon une source, Amazon penserait à annuler la sortie en salles, tout en mettant en ligne le long-métrage sur sa plateforme. Pas certain que cela se fasse « ni vu, ni connu ».