Non merci
Depuis novembre 2017, la panique règne au sein de l’académie suédoise – à tel point que cette année, il n'y aura pas de prix Nobel de littérature, a-t-on appris ce vendredi 4 mai. Dix-huit femmes avaient en effet témoigné l'année dernière dans le quotidien Dagens Nyheter, affirmant que Jean-Claude Arnault, 71 ans et marié à l’académicienne Katarina Frostenson, les avait harcelées et agressées sexuellement. Parmi ces interlocutrices, Sara Danius, secrétaire perpétuelle de l’académie suédoise, avait même affirmé publiquement lors d’une conférence de presse que le Français avait « harcelé et agressé des académiciennes, des femmes d’académiciens, ainsi que certaines de leurs filles et des salariées de l’Académie suédoise ». Suite à ces accusations, la secrétaire a été priée de quitter son poste.
Six autres académiciens sur dix-huit ont, dans la foulée, quitté leur siège au sein de l’académie. En raison de ces absences, impossible de remettre le prix Nobel de littérature : cette décision nécessite la présence de douze élus minimum. La position de l’académie n'était jusqu'alors pas claire. « Compte tenu de la situation dans laquelle se trouve l'académie, et par égard pour la récompense, il serait peut-être préférable de différer l'attribution d'une année », avait confié Peter Englund, membre de l'académie. Pourtant, d’autres académiciens, comme Göran Malmqvist, avaient assuré que le prix serait décerné. C'est finalement le non qui l'a emporté : le prix Nobel de littérature ne sera pas remis, une première depuis 1943.