Céline Sciamma quitte une cérémonie après le sacre du patron du CNC, accusé d'agression sexuelle
Une attitude de révolte, devenue bientôt l’habituée des cérémonies cinématographiques. Remémorant l’adage de Virginie Despentes « on se lève et on se casse », Céline Sciamma a une nouvelle fois fait résonner son mécontentement. D’après Mediapart, la cinéaste française a brusquement quitté la cérémonie des Trophées du Film Français, qui se déroulait le jeudi 4 mars. La raison ? L’évènement, organisé par la revue de cinéma Le Film Français depuis 1994, a tenu à remettre pour sa 28ème édition, un trophée d’honneur à Dominique Boutonnat, le président du Centre national du cinéma (CNC) actuellement mis en examen. Ce dernier a notamment été accusé d'agression sexuelle et de tentative de viol par son filleul âgé de 22 ans, le 11 février dernier.
La réalisatrice de Portrait de la jeune fille en feu aurait donc quitté l'assistance avant même de recevoir le trophée Unifrance pour son long-métrage acclamé. Une résultante de son absence sur les photos des lauréats prises post-cérémonie.
Néanmoins, la direction a voulu répondre. Laurent Cotillon, le directeur du Film français, a alors stipulé que le prix en question, tend à récompenser « l'institution CNC et les centaines d'agents qui l’animent ». Tout en ajoutant que « Dominique Boutonnat en étant le représentant légal, il ne nous appartenait pas, au-delà même de la présomption d'innocence, de refuser sa venue ».
Une demande de « mise en retrait » du producteur français avait déjà été réclamée au président de la République le 26 février dernier par dix organisations professionnelles de l'industrie cinématographique, dont le collectif 50/50 luttant pour la parité et la diversité dans ce milieu. Selon ces derniers, « le besoin d'une gouvernance refondée et relégitimée à la tête du CNC passe nécessairement par sa mise en retrait ». Aucune réponse du gouvernement français n’a été émise depuis.