Il y a 77 ans, le 22 juillet 1944, a eu lieu la rafle de La Plaine à Clermont-Ferrand
Pourquoi la rafle de la cité de La Plaine du 22 juillet 1944 ? Au recensement de 1936, la cité comptait 5.948 habitants dont beaucoup de réseaux de résistants dans ce quartier ouvrier.
Le 22 juillet 1944, très tôt, la cité de La Plaine est encerclée par les miliciens de Joseph Darnand et les Groupes mobiles de réserve (GMR).
Vers 3 h 30, les ouvriers Michelin constatent un mouvement inhabituel dans la cité et la présence de beaucoup de véhicules remplis d’hommes armés. Certains habitants, n’ayant rien à se reprocher, restent calmes et continuent leur routine, mais d’autres savent qu’ils risquent beaucoup puisqu’ils font de la résistance ou qu’ils rentrent du maquis du Mont Mouchet.
Le 1er août, dix-huit sont déportés dont Irénée Bachelet tué le 2 octobre 1944
Les premiers ouvriers qui partent au travail vers 4 h 30 sont très vite arrêtés par la milice. Ceux qui terminent le travail à 5 heures ne sont pas au courant du terrible piège tendu dans la cité. À leur arrivée, ils sont soumis à un contrôle d’identité, certains rentrent chez eux et ne doivent plus en ressortir avant le passage des fouilles, d’autres sont déjà faits prisonniers.
Les miliciens recherchent des armes et des « terroristes ». Pratiquement tous les hommes et quelques femmes de plus de 16 ans sont emmenés à l’école Diderot pour contrôle d’identité.
Au total, 123 habitants de la cité et quatre autres personnes n’habitant pas la cité sont emmenés à Amédée-Gasquet, à Godefroy-de-Bouillon ou à la prison de Clermont.
Le 1er août, dix-huit sont déportés dont Irénée Bachelet tué le 2 octobre 1944 à Cologne ; Jean Langlais s’évade de Cologne le 10 avril 1945 ; Roger Chantegrel est libéré de Cologne en mai 1945. Les 109 personnes restantes sont libérées de la prison entre le 24 juillet et le 27 août dont Raphaël Géminiani qui habitait la cité de La Plaine.
Quelques années plus tard, une association de prisonniers et déportés de la rafle a vu le jour, présidée par Jean Langlais et M. Gorce. Le 22 juillet 1964, M. Gorce inaugura une plaque souvenir de la rafle, sur la façade de l’école Diderot.