Scandale au Royaume-Uni : Enid Blyton, l’auteure du « Club des cinq », est accusée de racisme
Le Club des cinq, série de romans d'aventures pour enfants, publiée entre 1942 et 1963, a bercé la jeunesse d'un bon nombre de générations. Si son auteure, Enid Blyton, était jusqu’alors décrite comme une écrivaine bon enfant, certains de ses propos, mis en lumière par l’association britannique chargée du patrimoine (connue sous le nom d’English Heritage), sont désormais jugés racistes et xénophobes. En effet, cette organisation qui commémore la vie de célèbres personnalités, a récemment mis en place une campagne visant à donner une image plus complète et réaliste de ces individus.
Dans un communiqué transmis à l'AFP il y a près d'un an, l'association a déclaré avoir ajouté à la biographie d'Enid Blyton une référence au fait que son œuvre a été critiquée pour son racisme. Alors que tout a commencé en juillet 2020, l'affaire a pris un autre tournant ce jeudi 17 juin, lorsqu'elle a été dévoilée par le Daily Telegraph, entraînant de nombreuses réactions partout dans le pays. Pour les médias conservateurs britanniques, Enid Blyton est une victime de plus de la cancel culture (culture de l'annulation), « Les Cinq se font annuler ! » s'est indigné le Daily Express.
« Il y a des passages d'Enid Blyton, comme l'histoire où une poupée se fait blanchir le visage, qui ne sont pas ce qu'on veut lire à un enfant », estime David Buckingham, qui a écrit à propos de l'auteure auprès de l'AFP. Pour ce professeur en communication, la position de l'écrivaine, née en 1897, est « d'une certaine manière symptomatique de son époque », mais cela « ne l'exonère pas totalement ».
Si Enid Blyton est réputée pour Le Club des cinq, Le Clan des sept ou encore Oui Oui !, il est important de savoir qu'elle a également écrit plusieurs livres à connotations racistes et xénophobes. Dans The Little Black Doll, publié en 1966, le visage d'une poupée noire est « nettoyé » par la pluie. Quant à l’ouvrage The Mystery That Never Was, il a été refusé par la maison d’édition Macmillan en 1960, en raison de ses propos xénophobes.