Un nouvel établissement de restauration et de culture, signé Stéphane Chaudesaigues, ouvre ses portes

Chez « Gourmet et Glouton », le nouvel établissement de Stéphane et Cécile Chaudesaigues, l’esprit canaille des brasseries parisiennes de la Belle Époque se cache dans les détails.

Ils le voulaient à la fois original et authentique, élégant et populaire, convivial et chic. Cécile et Stéphane Chaudesaigues ont réussi leur pari. Après quatre années de travaux, d’investissements financiers et personnels XXL, « on a tout donné, tout mis, notre énergie, notre cœur, nos économies, c’est un projet de vie », le couple a donné naissance à un établissement qui lui ressemble. Mais Stéphane l’assure, « moi, je suis là le temps du démarrage, après je retourne à mes aiguilles et à l’événementiel ».« Gourmet et Glouton » s’est installé, le 1er juin, au 8 rue Notre-Dame d’Août à Chaudes-Aigues, dans l’ancienne annexe de l’hôtel Valette. La devanture de l’immeuble de 900 m2, qui s’élève sur cinq étages, que le tatoueur avait racheté il y a huit ans pour y « créer un lieu de vie », s’est habillée de rouge et parée de décorations dorées. « Tout a été refait, déclare-t-il, mais on a l’impression que ça a toujours été comme ça ».

Dans l’esprit des brasseries parisiennes

Et aujourd’hui, elle a tout d’une grande de la Belle Époque. Tout comme ses salles à la décoration très baroque qui invitent les gloutons et les gourmets à partager, sans modération et à toute heure, une cuisine canaille. « De bons petits plats », simples, traditionnels de la cuisine française et de bonnes pâtisseries maison, « comme chez mamie », assure le maître des lieux, qui a voulu « rendre hommage à nos ancêtres les Auvergnats de Paris », « à ces hommes et ces femmes très courageux qui se sont retrouvés à la tête des brasseries parisiennes ».Les carreaux de ciment au sol, le mobilier, la décoration, les affiches rétro plaquées au mur, les couleurs… Ici, tout rappelle le code des brasseries parisiennes et du Paris 1900 que Stéphane Chaudesaigues a eu à cœur de recréer, en y apportant toutefois sa petite touche créative personnelle. À l’image de ce réverbère d’origine qu’il a récupéré place de la Bastille et qu’il a installé au centre du restaurant, « Place des Bougnats », entre la cuisine et l’escalier qui mène à son atelier de tatouage, et qui offre une vue directe, à travers un plancher de verre, sur la cave du restaurant où un billard prendra bientôt place.

J’ai créé ce lieu comme un chef-d’œuvre, une œuvre d’art, un scénario, une peinture.

L’an prochain, l’atelier de tatouage montera d’un étage et laissera sa place à une salle de restauration modulable et privatisable à volonté.

Un lieu artistique

Mais « Gourmet et glouton » n’est pas qu’un restaurant. S’il est aussi, dans le secret de ses alcôves, un salon de thé, il se veut également être un lieu artistique au sens large du terme. Des expositions, des concerts, du théâtre avec du café-théâtre une fois par mois durant la saison d’hiver, des rendez-vous d’artistes y seront organisés tout au long de l’année. Autour d’une programmation aux petits oignons éclectique, dont le coup d’envoi sera donné demain, à l’occasion de la fête de la musique, avec un concert de Jeff Toto blues. Bluesman né, l’artiste chante avec le cœur et les tripes et surtout avec une voix éraillée.

« Et comme on travaille en bonne camaraderie avec les autres restaurateurs de la rue, et qu’on est tous motivés et animés par le même amour pour le village, assure Stéphane Chaudesaigues, on a décidé d’organiser des concerts, tous les samedis, durant la saison estivale. En changeant de restaurant, on changera d’ambiance ».

Douze rendez-vous musicaux cet été

Au menu, le 29 juin, chanson française festive et engagée avec le groupe aveyronnais « Accord Perdu », dont l’accordéon apporte une touche particulière et symbolique au groupe. Le 6 juillet, du jazz et de la musique swing avec le Moanin Quintet.Le 13 juillet, du jazz manouche avec le Gadjo Zaz trio qui reviendra le 24 août. En deuxième partie de soirée, le trio « Miss A. & et The country man », crée il y a tout juste deux ans dans le Lot et Garonne, rejoint par Abdell B.Bop, contrebassiste renommé pour qui la country music n’a aucun secret, animera les lieux au son d’un folk/country des années 60/70.

Le 20 juillet, l’auteure, compositrice, interprète improvisatrice et dessinatrice sanfloraine, Sarah Siry, emmènera le public, avec sa guitare, dans son univers, entre musique de rue, folk et chanson réaliste.Le 27 juillet, rencontre avec Sebastopol « l’homme-orchestre », un bluesman atypique de la scène hexagonale et internationale. Avec sa malle de 80 kilos et ses 38 instruments, Sébastopol nous plongera dans les racines du blues avec authenticité et originalité.Le 3 août, c’est le « Duo Ceol »  (Lucie au violon et Marion à la harpe) qui nous transportera dans son univers folklorique, traditionnel, bohème chic et champêtre.Le 10 août, rendez-vous avec les Aurillacois du « Gadjo swing ».Le 17 août, Mathilde et Erige du « duo Cano Bayle » feront résonner, à leur manière, leurs deux instruments aux registres opposés et une approche jazz.Le 31 août, « Tchikiswing » proposera un voyage dans les années 50 pour retrouver l’ambiance des clubs de jazz parisiens de Saint-Germain-Des-Prés.Le 7 septembre, Le « Coulisse Quartet », un combo de quatre musiciens qui animent la scène du jazz traditionnel en France et en Europe. 

Isabelle Barnérias