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La Montagne
Май
2024

"Me to go back to my plane ?" Les dessous du coup de sang de Jacques Chirac à Jérusalem-Est en 1996

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Ancien directeur du Centre culturel français de Gaza et représentant sur place du Consulat de France à Jérusalem, le Corrézien Georges A. Bertrand raconte cet épisode mouvementé qui a failli virer à un sérieux incident diplomatique.

«What do you want ? Me to go back to my plane, and go back to France ? » Cette apostrophe en anglais qui avait, à l'époque, fait le tour du monde, restera comme l’une des phrases plus connues de la carrière politique de Jacques Chirac. Le 22 octobre 1996, le président français est de passage dans la partie arabe de Jérusalem, dans le cadre de sa première tournée diplomatique depuis son arrivée à l’Elysée. Lorsqu'il se trouve via Dolorosa, la voie qu'aurait empruntée le Christ avec sa croix selon la tradition chrétienne, le chef de l'État pique une grosse colère contre le service de sécurité israélien qui l’empêche d’aller saluer les Palestiniens. En fin de journée, le premier ministre israélien de l’époque… déjà Benjamin Netanyahu, lui présentera ses excuses et le président estimera l’incident clos.Ancien directeur du Centre culturel français de Gaza et représentant sur place du Consulat de France à Jérusalem, le Corrézien, Georges A. Bertrand raconte cet épisode mouvementé qui a failli virer à un sérieux incident diplomatique, dans son livre à venir, « Gaza - Rue Victor Hugo, 1995-2001 ». En voici quelques "bonnes feuilles" qui racontent cette visite historique comme une pièce de théâtre.

 

Georges A. Bertrand est docteur en lettres et civilisation, historien de l'art, photographe et écrivain. 

Mardi 22 octobrePrologue :

Le programme du jour est le suivant : Jacques Chirac doit parcourir la Vieille Ville de Jérusalem avant une réception au domaine français de Sainte-Anne. Tôt le matin, je me dirige au volant de ma voiture, porte veste et cravate, malgré la chaleur déjà importante, vers Erez. Les soldats israéliens n’ont pas le droit de fouiller son intérieur, mais décident pour la première fois depuis plus d’un an où je passe régulièrement le check-point, de la faire monter sur un élévateur comme il en existe dans les garages, pour en vérifier l’extérieur, ce que, par contre, ils ont l’autorisation de faire. Et, étrangement, une fois en hauteur, impossible de la faire redescendre. Le système est grippé, me dit-on, il faut appeler un technicien… J’ai des doutes, mais que faire ? Heureusement, peu de temps après, arrive de Gaza une voiture emplie de journalistes français qui, comme moi et pour la même raison, vont à Jérusalem. L’unique élévateur étant occupé, les soldats ne peuvent que procéder à leur fouille habituelle de l’intérieur sans pouvoir interdire l’ouverture salvatrice de la barrière. Et je m’enfourne, dès celle-ci levée, en tant que quatrième occupant de la banquette arrière, jetant un coup d’œil sur ma voiture toujours perchée.

Acte I

« Arrivé en retard dans la Vieille Ville, j’apprends que Jacques Chirac a refusé d’être accompagné des services de sécurité israéliens, estimant qu’il s’agit maintenant de la partie « privée » de sa visite, puisque la France n’a pas reconnu l’annexion de Jérusalem-Est. Mais la présence militaire est impressionnante. Ayant demandé la fermeture des échoppes tenues par les commerçants palestiniens, l’armée a établi une muraille humaine compacte empêchant les fameuses poignées de main entre le président et la foule des Palestiniens qui n’attendaient que cela.

Le but était d’empêcher tout contact entre les Palestiniens et le Président ainsi que sa suite, les membres de sa délégation et les journalistes.

Ces derniers sont d’ailleurs violemment repoussés le plus loin possible. Pierre Haski, travaillant alors à Libération, est littéralement projeté dans une vitrine en verre qui se brise, lacérant sa chemise. Chirac s’agace de la situation et lance son fameux : You want me to take my plane and to go back to France ! ? (« Vous voulez que je reprenne mon avion et que je retourne en France ! ? ») Incident capté par les télévisions, et immédiatement diffusé par CNN. Franck Weil-Rabaud, le correspondant de RFI pour Gaza, qui avait réussi à revenir dans le cortège officiel, est repéré par des militaires énervés qui l’empoignent, mais Chirac le récupère et le place à ses côtés, non loin de Leila Shahid, le tout dans une cohue indescriptible. Et c’est ainsi qu’un journaliste français est devenu, d’un coup, une vedette internationale ! En quelques minutes, Jacques Chirac, président depuis à peine plus d’une année, s’est assuré, bien involontairement – contrairement à ceux qui, ensuite, feront croire à une mise en scène – une reconnaissance éternelle qui est allée bien au-delà des Palestiniens, s’étendant à tout le monde arabe : il avait tenu tête aux Israéliens !….

Jacques Chirac et la Corrèze : de A à Z

Acte 2

Peu après, est prévu, dans le domaine national français de Sainte-Anne, un cocktail dans le jardin s’étendant devant l’église construite par les croisés en 1140, en présence des membres de notre Consulat, des représentants de chacun de ses services. Et me voici en compagnie des Pères de l’École Biblique qui travaillent à Gaza dans le domaine archéologique, à l’attendre non loin des tables du buffet couvertes de longues nappes immaculées descendant jusqu’au sol.Soudain, un brouhaha venant de l’extérieur, des cris, des hurlements et la voix de Jacques Chirac : « Je ne mettrai pas un pied à Sainte-Anne avant que les soldats (sous-entendu « israéliens ») n’en soient sortis ! » Je tourne la tête en tous sens : aucun soldat en vue ! Jusqu’à ce qu’on me signale qu’ils sont sous les tables… Et me voici soulevant les nappes et demandant aux soldats qui y sont cachés, recroquevillés comme des petits enfants pris en faute, d’évacuer les lieux.

Pas de téléphone portable à l’époque, hélas, pour immortaliser la scène ! Les soldats courent vers le portail, et lorsque le dernier a disparu, la délégation qui attendait derrière peut enfin entrer. 

Le Président français m’est présenté, un court échange a lieu, le temps tout de même de lui glisser, comme une boutade, que, moi aussi, je viens de Corrèze... La scène est « immortalisée » par une photo, et il s’éloigne, accaparé par d’autres invités.

Dès la réception achevée, je cherche une voiture de coopérant pour rentrer à Gaza, récupérant au passage ma voiture descendue d’un élévateur miraculeusement réparé…

Mercredi 23 octobreActe III :

Chirac à Gaza : Viendra, viendra pas ? Et… passera-t-il au Centre en fin d’après-midi comme prévu ? Journée de folie, d’ordres et de contre-ordres diffusés de téléphone portable en téléphone portable, messages se croisant, se contredisant, venus de mille sources qui, elles-mêmes, françaises, palestiniennes et israéliennes, ne savent plus trop si ce qu’elles annoncent sera encore valable dans la minute qui suit. Vers 10 heures, appel des services de l’Élysée : Il leur faut un résumé en vingt lignes maximum de l’histoire de Gaza et sa situation actuelle pour qu’il soit diffusé aux membres de la délégation présidentielle. Je le termine en notant que la situation dans la Bande est très difficile après plus de quarante années d’occupation israélienne… Le fax est envoyé, et, très vite, m’est retourné, le mot « occupation » étant entouré de rouge avec la mention « trop fort ». Je propose « présence », renvoie le fax qui me revient avec un « ok » en marge. On me présente ensuite la plaque de marbre qui doit être apposée à l’entrée de la rue qui va porter le nom de Charles de Gaulle, et dont le texte précise les circonstances de ce baptême. Je la lis rapidement et m’aperçois d’une faute d’orthographe. Une nouvelle plaque doit, en quelques heures, être taillée, gravée, et le texte revérifié avant sa pose.

On m’apprend alors que Jacques Chirac et Yasser Arafat sont retenus à Ramallah, les autorités israéliennes refusant que l’hélicoptère de l’armée de l’air française ne fasse en ligne droite le trajet entre Ramallah et Gaza, avec Yasser Arafat à son bord, car il aurait, de ce fait, survolé Jérusalem et le territoire israélien.

Le président français s’était auparavant exprimé devant le Conseil Législatif palestinien, demandant la création d’un État palestinien, la fin de la colonisation, de la démolition de maisons palestiniennes, de la création en Cisjordanie de routes exclusivement réservées aux colons… Plusieurs heures de vaines négociations. Et finalement, l’hélicoptère du président français effectuera le long trajet que les Israéliens réservent à Arafat lorsqu’il doit aller d’un territoire palestinien à l’autre, à savoir passer par le nord, puis, en passant au-dessus de la mer, atteindre Gaza et son héliport, vaste terrain vague décoré aux couleurs françaises et palestiniennes.

Le grand retour de Jacques Chirac sur la scène de l'auditorium d'Uzerche

C’était déjà la fin de l’après-midi, il n’y a plus assez de temps pour qu’il s’arrête au Centre, mais une ultime négociation permet au cortège précédé d’une garde à cheval en habit traditionnel, de passer lentement par la rue Victor-Hugo, où une foule nombreuse et surexcitée, attend depuis des heures. Des « Vive Chirac » fusent d’un peu partout, et c’est fini. La voiture des deux présidents a déjà rejoint, à quelques centaines de mètres de là, la large artère menant au rivage, où a lieu l’inauguration de l’Avenue Charles-de-Gaulle, en présence d’Aoun Saadi el-Shawa, le maire de Gaza.

Ne me reste plus qu’à rejoindre la Mouqata’a, la résidence de Yassser Arafat, où sont jouées Marseillaise et Biladi (« Ma Patrie »), l’hymne palestinien. Embrassades chaleureuses entre les deux présidents. Jacques-Chirac monte dans l’hélicoptère, et, quelques instants plus tard, son visage, sa main qui s’agite, apparaissent derrière le large hublot grisâtre de l’appareil. À terre, Arafat lève la sienne en signe d’adieu, Un peu en retrait, très ému, je regarde l’hélicoptère s’élever dans les airs et disparaître au soleil couchant.

 

Georges A. Bertrand et Dragan Perovic






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