Creuse : un an de prison pour un vaste trafic de drogue à Boussac

C’est une affaire de drogue comme la justice en voit souvent : un « dealer » qui reconnaît quelques faits, qui se considère comme un « p’tit revendeur » qui fait ça pour l’argent, et qui ne souhaite pas balancer le nom de la tête de réseau par peur de représailles.

 Vous leur devez 3.000 euros, et ils ne vous demandent rien.

« Mais les quantités monsieur, les quantités… » s’étonne le président du tribunal. Le ton change. « On est sur des centaines de grammes » ajoute-t-il. Lors de la perquisition menée à son domicile par les gendarmes, à la mi-mai, il a été retrouvé 637 grammes de résine de cannabis, 103 grammes de cocaïne, 87 cachets d’ecstasy, du LSD, de la MDMA et 3.548 euros en liquide.

« Ça ne donne pas l’impression que vous êtes un petit revendeur » s’agace le président du tribunal.  « Tout ne vient pas de moi », se défend le jeune homme, argumentant qu’il était « sur le point de tout arrêter » et que c’était « sa grosse cargaison de fin ».

Un demi kilo de cannabis comme baroud d’honneur

Lors de la perquisition, il a été saisi plus de 3.000 euros en liquide. De l’argent qu’il doit, sans doute, à quelqu’un. « Personne ne me demande rien », précise le jeune de 20 ans. « Vous leur devez 3.000 euros, et ils ne vous demandent rien », s’étonne le président du tribunal. « Je m’attendais à avoir des nouvelles aussi », lâche le jeune homme, laissant comprendre qu’il avait peur d’éventuelles représailles.

Plusieurs personnes sont déjà venues chez lui, cagoulées, avec un pied-de-biche. Mais lui évoque un différend amoureux. Cette version laisse songeur le tribunal. « Au fond de lui, c’est quelqu’un qui regrette profondément. Il a peur de l’incarcération » plaide l’avocate de la défense. Avec un casier judiciaire vierge, il échappe à la détention. Il devra porter un bracelet électronique et déménager de Boussac.

Nicolas Tarrade