Pourquoi le CA Brive choisit de garder la tête très froide avant son barrage ce vendredi soir à Béziers
Quand on a joué uniquement pour sauver sa peau en Top 14 pendant quatre ans, qu’on s’est qualifié in extremis pour la phase finale de Pro D2 après une saison en dents de scie, on devrait logiquement aborder le match de barrage avec une certaine euphorie.
Encore plus si l’on reste sur trois victoires de rang sur la phase régulière, qu’on est allé s’imposer chez le leader vannetais qui ne l’est du coup plus, et qu’on a dompté devant un Stadium en ébullition pour les beaux yeux d’un Saïd Hirèche, une équipe de Biarritz qui était venue jouer son maintien.
Mais non. Les Brivistes donnent l’impression de vouloir se présenter sur le terrain de Béziers (ce soir 21 heures), avec la froideur de Bradley Cooper dans American Sniper. Avec sang-froid, ce qui ne veut pas dire sans avoir le sang chaud, il faut l’espérer.
Le CAB en mode phase finale depuis plusieurs matches« C’est vrai que les planètes se sont alignées depuis quelque temps, qu’il faut qu’on s’appuie là-dessus, qu’on continue comme ça. […] J’ai vécu quatre ans de phase finale avec Albi. Quand je suis arrivé là, on en était plus à jouer le maintien. C’est toujours plus éprouvant. Cela fait du bien de retrouver une phase finale. Contre Biarritz, c’était déjà un match de phase finale », posait lundi Arnaud Mela.Les Brivistes devront serrer les rangs en défense, pas comme au match retour face à Béziers où ils avaient encaissé 34 points.
L’entraîneur de la touche briviste confirme au passage que le CAB était passé en mode phase finale bien avant la réception du BO. « Cela fait un bout de temps qu’on joue des matches éliminatoires. C’en est un de plus. On les a appréhendés. Pour les Biterrois, c’était différent. Il fallait qu’ils fassent tourner, qu’ils gèrent leurs JIFF Nous, on n’avait pas à réfléchir. Notre préparation a été beaucoup plus simple que la leur. Maintenant, c’est du 50/50 », insiste le technicien, faisant fi du fait que le match à Soyaux n’était pas éliminatoire et que la défaite en Charente a été compensée par un improbable alignement des planètes lors des deux dernières journées.
Béziers est diminué, Brive l’est aussiMaintenant, c’est effectivement du 50-50. En début de saison, Brive avait remporté le match aller dans les grandes largeurs (35-5) avant de se faire punir dans les mêmes proportions au match retour (34-15).
« Il faut se souvenir du match retour à Béziers. On avait eu la possession, mais on finit sur un score très lourd avec un essai de cent mètres pour commencer et un petit jeu au pied par-dessus notre défense pour finir. Cela leur avait souri. Ils avaient les rebonds pour eux. Ils étaient dans leur période forte. Ils étaient en feu. Ils le sont un peu moins »
Et pour cause. Béziers se présentera ce soir sans son serial marqueur, Raffaelle Costa Storti (21 essais inscrits cette saison), ni son meilleur porteur de ballon, le troisième ligne centre Sias Koen, tous deux blessés. Mais le CAB arrive sur ce match couperet sans son maître à jouer Stuart Olding dont la saison est terminée après avoir été opéré à la main mardi, ni son meilleur réalisateur, Mathis Ferté, sorti commotionné face au BO.
« Après Biarritz, les joueurs étaient mâchés et avaient besoin de récupérer. Il va nous falloir beaucoup de fraîcheur, mentale et physique. On n’aura rien amélioré de plus cette semaine dans notre jeu. Il faut rester lucide, garder de la bonne énergie pour le match, rester focus sur la stratégie. On a bossé toute la saison pour en arriver là. » Et pour ne pas s’arrêter là.
A Béziers, Pascal Goumy