Au collège Jean-Zay de Montluçon, les élèves disent "non" au harcèlement

Prévenir le harcèlement avant qu’il ne s’installe. C’est la mission des jeunes ambassadeurs du collège Jean-Zay, à Montluçon (Allier). Une journée de sensibilisation a été organisée ce vendredi 17 mai.

Depuis l’an passé, le collège Jean-Zay est engagé dans le programme de lutte contre le harcèlement à l’école : pHARe, c’est son nom, est un plan global de prévention et de traitement des situations de harcèlement. Mis en place par le gouvernement en 2021, il a été généralisé deux ans plus tard à l’ensemble des établissements scolaires.

Ce vendredi après-midi, dans la cour du collège, les élèves de Jean-Zay ont formé le chiffre 3018. Un numéro de téléphone gratuit que tout un chacun peut appeler sept jours sur sept quand il est victime de cyber-harcèlement.

Un arbre à compliments

Hiba, 13 ans, et Vinciane, 14 ans, ont de la chance. Elles n’ont jamais été touchées par ce fléau et elles n’ont jamais eu à soutenir un camarade de classe. Ce qui ne les empêche pas, depuis 2023, d’afficher fièrement leur statut d’ambassadeur au sein du collège Jean-Zay. "J’aime bien aider les autres", dit simplement Vinciane. "Moi aussi", ajoute Hiba.

La journée de prévention organisée ce vendredi s’est matérialisée par différents ateliers en fonction des classes. Les 6e ont étudié un texte sur le harcèlement, les 5e se sont penchés sur des haïkus, des poèmes japonais, les 4e ont joué à "un jeu de l’oie pour prévenir le harcèlement sexiste, sexuel et homophobe". Enfin, les 3e ont débattu sur le thème du harcèlement. Durant cette journée, tous les élèves ont porté un bracelet pour "dire non au harcèlement".

Ils ont aussi écrit des messages bienveillants sur "un arbre à compliments". On peut en citer deux. "Laissez pas les autres vous juger. Vous vous en foutez du regard des gens. Sois comme tu es." Ou encore. "La lune illumine la nuit. Le soleil illumine le jour. Et toi, tu illumines ma vie." Avec un petit cœur tout mignon en prime.

Neuf ambassadeurs

À Jean-Zay, les collégiens sont encadrés par Delphine Bruet, conseillère principale d’éducation, et Cécile Troncy, coordinatrice REP +. "Quand on a lancé cette initiative l’an passé, les élèves ont tout de suite été très motivés", souligne Delphine Bruet. "On est parti avec quatorze ambassadeurs. Aujourd’hui, ils sont neuf car les autres sont allés au lycée."

" À la première session de formation, les élèves étaient très réceptifs ", s’enthousiasme Cécile Troncy. Aujourd’hui, chaque classe dispose de deux "référents" contre le harcèlement. C’est vers eux que les élèves doivent se tourner quand il y a un problème. "Mais, attention, prévient Delphine Bruet, ce n’est pas à eux de les régler. Il faut voir ça avec les adultes."

Fabrice Redon