Les vaches de l’éleveur bourbonnais dépressif lui sont confisquées
Le tribunal de Moulins a rendu sa décision mercredi, sur le cas de l’agriculteur bourbonnais dépressif, qui était jugé jeudi 2 mai pour avoir laissé son troupeau de vaches dépérir pendant plusieurs mois entre 2023 et 2024 : il est déclaré coupable et ses animaux lui sont confisqués.
L’état psychique de cet éleveur de 43 ans de l’Allier s’était dégradé en quelques mois, et l’état de son bétail avec. Entre deux contrôles des services de l’État sur deux ans, la mortalité de son troupeau était passée de 5 % à 25 %.
Une cinquantaine de ses 276 vaches sont mortes en quelques mois, avant qu’elles ne lui soient retirées pour être confiées à l’association "l’Œuvre d’assistance aux bêtes d’abattoirs" (OABA). Le tribunal de Moulins, qui a jugé l’affaire le 2 mai, a rendu sa décision mercredi, le déclarant coupable des mauvais traitements.
Il l’a condamné au paiement d’une amende de 2.000 euros avec sursis et devra s’acquitter des frais de pension demandés par l’OABA, 38.700 euros. Le tribunal a aussi ordonné la confiscation des animaux saisis.
Il va faire appelUne dernière mesure jugée disproportionnée par l’avocat de l’éleveur, Me Gilles-Jean Portejoie, compte tenu de l’estimation financière du troupeau (plus de 200.000 euros). Après l’audience, l’avocat a confirmé que son client ferait appel, car "c’est une décision dont les conséquences sont dramatiques. Elle ruine définitivement un agriculteur qui comme bien d’autres a baissé les bras".
Contrairement aux réquisitions du procureur de la République, le tribunal a en revanche écarté l’interdiction d’exercer la profession d’éleveur et de détenir un animal.
Emeric Enaud