Pourquoi la finale du rallye mathématique d'Auvergne n'aura pas lieu en 2024
Deux cents collégiens et lycéens de l'académie de Clermont-Ferrand devaient participer à la finale du 27e rallye mathématique d'Auvergne dans le Puy-de-Dôme, le 5 juin prochain. Mais elle a été annulée. On vous explique pourquoi.
La nouvelle a été officialisée pendant les vacances de Pâques : la finale 2024 du rallye mathématique d'Auvergne est annulée. Prévue le 5 juin, sur le campus des Cézeaux à Aubière, cette 27e édition devait accueillir environ deux cents élèves de troisième et de seconde de l'académie de Clermont-Ferrand.
Organisé par l’Institut de recherches sur l’enseignement des mathématiques (Irem) de Clermont-Ferrand, le rectorat et l’Association des professeurs de mathématiques dans l’enseignement public, cet événement réunit traditionnellement 2.000 à 2.400 collégiens et lycéens auvergnats lors des phases qualificatives qui ont lieu dans les établissements participants, au mois de mars. La finale rassemble quant à elle les huit meilleures classes, pour une épreuve décisive qui a pris ces dernières années la forme d'une course d'orientation, ponctuée de défis mathématiques à résoudre.
"Depuis une dizaine d'années, la volonté est de faire sortir les maths des salles de classes, pour casser l'image froide de la discipline", explique Mickael Dos Santos, directeur de l'Irem, qui voit dans ce rallye "un événement fondamental pour donner un autre aspect de cette matière, vue comme austère".
Problème de remplacementDès lors, pourquoi annuler un tel rendez-vous, dont les vertus pédagogiques ne semblent pas contestables ? L'universitaire en est le premier désolé. Tout part d'une directive prise lorsque Gabriel Attal était ministre de l'Éducation nationale. "Ce texte demande que toutes les heures des enseignants soient satisfaites, précise Mickael Dos Santos. Je n'ai rien à redire là-dessus, je trouve cela pertinent."
Le problème, c'est que cette directive ne prend pas en compte certains cas de figure comme le rallye mathématique. Et lorsque les organisateurs de l'Irem ont sollicité des ordres de mission pour préparer la grande finale, ils n'ont pas été entendus. "Nous avons alerté le rectorat mais on nous a répondu que les enseignants ne seraient pas libérés si nous ne trouvions pas de mesures de remplacement", poursuit le directeur.
L'institution ne fait qu'appliquer les consignes mais Mickael Dos Santos aurait apprécié un peu de "souplesse", "davantage de soutien" de la part d'un des partenaires du rallye. "Est-ce à nous d'aller voir nos collègues, nos chefs d'établissements ? Doit-on se plier en deux, en quatre ou en huit pour rattraper des heures qui ne pourraient pas être assurées ?"
Faute de disponibilités validées par la hiérarchie, les organisateurs ont dû céder et renoncer. Sans savoir à ce jour s'ils peuvent se projeter sur une 28e édition.
Thierry Senzier