"On a toujours considéré que c'était une voie d'excellence" : un salon consacré à l'alternance organisé en Corrèze

Mercredi 15 mai 2024 aura lieu la 7e édition du salon de l’alternance et de la reconversion à Brive. Un système de formation qui connaît du succès.

Avant de se lancer dans son alternance en ressources humaines, Laura Zindel a eu une autre vie. Après une licence d’anglais, un master en tourisme, "le covid et des questionnements", elle finit par partir dans l’enseignement.

Mais finalement, après deux ans de remplacement et toujours autant de questions, c’est la reconversion. À 28 ans et en quête d’autonomie, elle prend le pari d’une formation privée en alternance et intègre en septembre dernier Hinojosa, une entreprise d’emballages durables à Brive.

Et dans cette entreprise, on mise sur des gens comme Laura pour le futur. "Aujourd’hui, on est à 3 % d’alternants et d’apprentis. Il y a cinq ans c'était 1%." souligne Jacques Cugnon, directeur général d’Hinojosa Packaging Allard.

Le but, atteindre " les 5 %". C’est donc au sein de leurs locaux que les acteurs brivistes de la formation se sont réunis pour présenter la 7e édition d’Alternactif, le salon de l’alternance et de la reconversion, qui aura lieu mercredi 15 mai 2024. 

Du CAP au master

"L’alternance a souvent été considérée comme une voie de garage, nous, on a toujours considéré que c’était une voie d’excellence." conseillère municipale déléguée à l’enseignement supérieur

Rien à dire, l’alternance est un mode d’étude qui a le vent en poupe. Son principe est simple: mêler le travail en entreprise à une formation théorique pour préparer un diplôme allant du CAP au master.

Cela se fait sous deux formes : celle d’un contrat d’apprentissage, pour les jeunes de 16 à 29 ans résolus sauf exception ; ou par un contrat de professionnalisation, ouvert aux 16-25 ans et aux demandeurs d’emploi de plus de 26 ans, des formations souvent plus courtes et plus techniques.

Et ce, dans "quasi tous les domaines" , insiste Angélique Brasseur, directrice de la Mission locale de l’arrondissement de Brive. Agriculture, artisanat, hôtellerie… Sur les 56 formations post-bac du territoire, 28 sont réalisables en alternance.

Forum de l'alternance #alternactif 2022 avec un job dating ont été organisée par la Mission locale de Brive à l'Espace des Trois Provinces. 

Une formule qui cartonne

Une chose est sûre, dans l’arrondissement de Brive, la mayonnaise alternance a bien pris. Sur les 43 missions locales de Nouvelle-Aquitaine, Brive, pourtant 15e en termes de poids avec 3.000 jeunes pris en charge par an, était la première en nombre de contrats d’alternance en 2023.

Entre 2017 et l’année dernière, le nombre d‘alternants à la mission locale a même quasi doublé, passant de 178 à 320. Pour la directrice, ce résultat est polyfactoriel. Aux aides de l’État aux entreprises, s’ajoute la démographie vieillissante du département qui nécessite de recruter.

Un succès dû aussi à sa formule. Pour les jeunes, l’alternance est un moyen de financer ses études tout en "découvrant les métiers de l’entreprise, de baigner dans le bassin économique".

Cependant, il semble nécessaire de préciser l’importance de toujours se renseigner sur les formations, car toutes ne sont pas reconnues de la même façon. Si l’agrément du ministère de l’Enseignement supérieur représente par exemple un gage de qualité, ce n’est pas le cas de tous les labels affichés par les formations.

500 offres proposées

Alternactif permet de rencontrer les professionnels et de voir le panel des formations disponibles dans le département via des jobs dating et animations.

Au total, près de 500 offres seront proposées, "un peu moins que l’année dernière du fait d’une baisse des aides (*)", commente Alexandre Bonnie, conseiller municipal délégué à la jeunesse. Si ce forum est conçu pour des profils comme Laura, il l’est tout autant pour des "jeunes sortis du système qui ont très peu de visibilité sur les offres", souligne Angélique Brasseur.

"En ce moment, c’est la saison de l’alternance. Si le problème est  ‘juste’ un manque de confiance, parce que vous n’avez pas de diplôme, nous allons changer cette image. L’envie de travailler, c’est ce que cherchent les employeurs".

Son conseil : rester ouvert aux possibilités. L’année dernière, suite aux entretiens lors du forum, 168 jeunes ont signé un contrat d’alternance dans les trois mois suivants. 

(*) Les aides ont été recalibrées à 6.000 € pour les contrats d’apprentissage (avant 8.000 € pour un majeur et 5.000 € pour un mineur) en 2023. Les aides pour les contrats de professionnalisation sont supprimées depuis mai 2024. 

Pratique. Mercredi 15 mai, de 9 heures à 19 heures, à l'espace des 3 provinces, Brive. Entrée gratuite.

Camille Gagne Chabrol