Musiques actuelles au collège en Corrèze : "C'est une expérience de dingue !"

Le dispositif Musiques actuelles au collège touche à sa fin. Jeudi 16 mai, des collégiens de Treignac et de l’EREA de Meymac se produiront sur la scène des Lendemains qui Chantent. Avec, à la baguette, la chanteuse Oré et le musicien Delayre.

Stressés, ces collégiens de Treignac, à deux jours de monter sur la scène des Lendemains qui Chantent ? Même pas ! « J’ai trop hâte qu’on nous entende chanter », lancent en chœur Louane, Éléonore, Lou, Mathias et Abigaëlle. « C’est une super opportunité. »

Un peu stressés à l'idée de chanter devant leurs camarades, mais devant le grand public, même pas peur ! « J’en ferais pas mon métier, mais c’est fun ; ça nous ouvre les yeux sur le monde du travail, apprendre à être ensemble, avoir des responsabilités, ça fait grandir. On en gardera quelque chose, c’est sûr. »

Depuis le mois de décembre, y compris une semaine de résidence dans chaque établissement, ces élèves de 5e et leurs camarades de l’EREA de Meymac ont travaillé, dans le cadre du dispositif Musiques Actuelles au collège (*), sous la houlette de la chanteuse Oré et du musicien Delayre.

On a juste mis des mots sur nos idées et en 2 heures, on avait notre musique.

Six chansons à écrire, composer et interpréter

Six chansons (trois par classe) à écrire, composer, arranger, enregistrer sur un CD et finalement interpréter, jeudi, à la SMAC. « Au début, je croyais qu'on allait galérer avec les paroles. Mais en parlant, tout est venu. On a juste mis des mots sur nos idées et en 2 heures, on avait notre musique », reprennent Louane, Éléonore et Lou d’une même voix.Les collégiens découvrent, pour l'essentiel, le monde du spectacle.

Un apprentissage créatif, technique autant qu’humain. « Ils sont interprètes, compositeurs, écrivains, ils font de la com’… À 12 ans, c’est une expérience de dingue !, s’enthousiasme leur prof d’éducation musicale Caroline Saint-Martin. Ça leur change la vie ! »

Elle poursuit : « Ça révèle aussi leurs personnalités. Ça tisse des liens entre eux ; il a fallu qu'ils travaillent ensemble, qu'ils trouvent un terrain d'entente. Mieux vivre l’école, on est en plein dedans. Ils portent aussi le travail des autres et ils y vont. La semaine de résidence a été une bulle d'immersion, avec des adultes qui les portaient pour qu'ils aillent le plus loin possible ; c'était l'idéal. Ça les a tenus, même ceux qui sont en difficulté. Avec un tel projet, la revalorisation est énorme. C’est de l’oxygène pour eux. »

Mieux vivre l’école, on est en plein dedans. C'est de l'oxygène pour eux.

Des chansons qui leur ressemblent

Par petits groupes, les élèves et les artistes ont d'abord discuté, afin de faire connaissance et faire émerger les idées ; des chansons qu'ils aiment leur ont ouvert des pistes de paroles et de production.

Pour la musique, « comme dans le rap, ils ont inventé des mélodies en faisant du yaourt ». Avant de passer en studio, un mini-studio de production implanté dans le collège. « L'idée, c'était que chacun puisse trouver sa place. Ils ont tout testé, le chant, le piano, les logiciels... », se souvient Delayre. « Tous sont très investis, certains s’emparent des logiciels très facilement. Ils ont une super culture musicale. Ils connaissent plein de choses et ils ont envie. »"L'important, c'est qu'ils les aiment, leurs chansons !", apprécie Oré.

Résultat : « Ils ont fait des chansons qui leur ressemblent, proches de la musique qu'ils aiment écouter », résume Oré. De la musique un peu pop urbaine et des paroles « qui parlent vraiment d'eux ». Des textes très personnels, mâtinés d'une certaine rigueur poétique apportée par la chanteuse. « Comme dans toute création, c'est plein de magie, des choses prévues et d'autres pas. Á la fin, ça donne des chansons hyper sincères. »

Ils ont fait des chansons qui leur ressemblent, proches de la musique qu'ils aiment écouter.

« Ils ont tout fait de A à Z. Le but, poursuit-elle, c'était qu'ils passent par tout ce qu'un artiste va vivre, qu’ils aient accès à notre expérience, d’être le plus transparent. Mais le plus important, c’est qu’ils les aiment, ces chansons. » « Les élèves ont été poussés jusqu'au bout, on voit le résultat, c'est vraiment scotchant !, salue leur professeur.

(*) Chapeauté par l’OCCE, la FAL 19, les JMF et DLQC.

À 20 h 30, restitution tout public des ateliers Musiques Actuelles au collège (gratuit) ; suivie d’un concert d’Oré, chanson française.

Blandine Hutin-Mercier