Deux ans de détention de Cécile Kohler et Jacques Paris : la France blâme la "politique d'otages d'État" de l'Iran
Alors que Cécile Kohler et son conjoint Jacques Paris sont détenus depuis deux ans jour pour jour en Iran, la France a fustigé mardi 7 mai la "politique d'otages d'État" et le "chantage permanent" des autorités iraniennes, et réitéré sa demande de libération des quatre Français emprisonnés en Iran.
"Mme Cécile Kohler et M. Jacques Paris ont été arrêtés arbitrairement par la République islamique d'Iran il y a aujourd'hui deux ans, et nos deux autres compatriotes, dont M. Louis Arnaud, il y a plus d'un an et demi. La France condamne cette politique d'otages d'État et ce chantage permanent des autorités iraniennes", indique dans un communiqué le ministère français des Affaires étrangères.
"Nous tenons les autorités iraniennes pour responsables de leur sort et de leur traitement", ajoute le ministère français : "la France réitère la demande de leur libération immédiate et sans condition". Paris "dénonce la pratique odieuse de la République islamique des aveux forcés et publics, ainsi que les conditions de détention inhumaines et indignes infligées à nos compatriotes", souligne le communiqué du Quai d'Orsay.
"Des charges absurdes retenues contre eux"Le 7 mai 2022, Cécile Kohler, 39 ans, enseignante de lettres modernes, a été arrêtée lors d'un voyage en Iran avec son compagnon Jacques Paris, un ancien professeur de mathématiques de 69 ans. Motif officiel de l'arrestation : "Espionnage". En septembre 2023, la justice iranienne a fait savoir que l'enquête les visant était terminée, ouvrant la voie à un éventuel procès.
Deux autres Français sont retenus en Iran : Louis Arnaud et Olivier. Le premier, consultant en détention depuis un an et demi, a été condamné en novembre à cinq ans de prison pour propagande et atteinte à la sécurité de l'État iranien. Sa condamnation a été jugée "inacceptable" par Paris. Le second, Olivier, dont l'identité n'a pas été révélée, est emprisonné depuis octobre 2022. En plus de quatre Français, ils sont des dizaines d'étrangers à être détenus, ayant souvent la double nationalité.
"La mobilisation des autorités françaises pour obtenir la libération de nos quatre compatriotes demeure totale. Nous sommes par ailleurs en contact permanent avec leurs familles et leurs proches, que nous soutenons dans cette épreuve", affirme le Quai d'Orsay. "Nous avons également une pensée pour tous les autres otages européens en prison en Iran, innocents des charges absurdes retenues contre eux dans des procès de façade".
Avec AFP