Des mots et des couleurs pour lutter contre le harcèlement à l'EREA de Meymac

Dans le cadre des actions culturelles et pédagogiques portées par Haute-Corrèze Communauté, des élèves de l’EREA de Meymac et l’artiste Paul Peinture ont créé des œuvres multicolores et pleines d’émotions sur le thème du harcèlement et du vivre ensemble.

Du 8 au 12 avril, l’artiste Paul Peinture est intervenu à l’EREA de Meymac auprès d’un groupe de 17 élèves, issus de classes de 5e au CAP. Un projet piloté par l’enseignante Marion Lapoulle Sarmiento et intitulé « Lutter contre le harcèlement par la créativité », autour du harcèlement scolaire et de la justice restaurative (*).

Pendant une semaine, les élèves ont découvert le processus de création… Et entièrement recouvert une salle de « colle » de leurs réalisations artistiques : peintures directement réalisées sur les murs, accrochage d’œuvres autour des émotions, du vivre ensemble contre le harcèlement scolaire.

Pour cela, les élèves ont travaillé autour des notions d’amour, de partage, d’écoute, au travers de temps de parole et de discussions entre eux et l’artiste, précédés de quelques jeux brise-glace pour que chacun apprenne à se connaître.

Une classe entièrement redécorée

Côté créations, ils ont réalisé des photos langage, de l’écriture, des collages, du coloriage, de la peinture, souvent abstraite, basée sur le mouvement et les émotions, le tout parfois accompagné de musiques - Iron Maiden a résonné entre ces murs !

Ils ont notamment travaillé autour des couleurs (violet, orange, turquoise, bleu marine, beige), des gestes, de la musique, des mots, de phrases extraites de livres pour les inspirer autour de la notion du harcèlement scolaire : « pour que les hommes puissent vivre tranquille », « les mots trouvaient à peine un passage entre sa mâchoire crispée », « tu vois où ça les mène l’école, à dire des folies »…

Élèves et artiste transformés

Le résultat ? Des élèves fiers et ravis de cette semaine de travail, même s’ils ne l’ont pas forcément vécue comme telle. « Ça m’a ouvert », glisse l’un. « Sans faire exprès, on a fait une œuvre d’art », reconnaît un autre. « Ça m’a vraiment ému », note un troisième, quand un quatrième commente : « Au départ, c’était juste comme ça, et au final, on s’aperçoit que ça veut dire quelque chose. »

L’artiste aussi est ressorti transformé de cette expérience : « Je n’ai pas hâte que ça se termine, avouait-il au cours de cette semaine de création. J’ai envie de profiter au maximum du moment présent pour apprécier tous ces instants passés avec eux. Je me rends compte en tant qu’artiste que je suis bien à ma place ici avec les jeunes et que c’est important de pouvoir créer ensemble. Ils m’ont apporté énormément et j’ai appris plein de choses. »

(*) Il est inclus dans le CTEAC (Contrat de territoire éducation artistique et culturelle) porté par Haute-Corrèze Communauté.

Blandine Hutin-Mercier