La Clermontoise qui coache des enfants dans des films, auprès de Jean Dujardin ou Cécile de France
Deux résidences d'écriture de scénarios viennent de s'achever en Auvergne. À Moulins avec la Clermontoise Bertille Estramon, réalisatrice et coach enfant, mais aussi à Clermont-Ferrand, avec Thomas Soulignac.
Il y a un peu plus de trois ans, en février 2021, nous avions laissé Bertille Estramon dans l’euphorie d’une sélection en compétition internationale au Festival du court métrage de Clermont-Ferrand, avec son film Chienne.La pandémie était toujours d’actualité et la Clermontoise avait dû rester à Bruxelles. Mélange d’excitation et de frustration. Mais premier jalon d’une carrière prometteuse.
Coach enfantAvant d’en dire plus sur la résidence d’écriture qu’elle vient de vivre à Moulins, la jeune femme raconte ses derniers mois : "J’ai beaucoup travaillé sur les plateaux de tournage. Notamment comme coach enfant." Un métier singulier qui consiste à encadrer un enfant sur un tournage, pour le faire répéter, mettre en scène les séquences dans lesquelles il apparaît… Les collaborations fructueuses s’enchaînent : "J’ai travaillé avec Delphine Girard sur le film Quitter la nuit, sorti le 10 avril. Mais aussi sur le premier long métrage de Nicolas Keitel, Une fille sans histoire, avec Cécile de France. Et on m’attend sur le remake de L’homme qui rétrécit, par Jan Kounen, avec Jean Dujardin."
Deux courts en coursBertille n’en oublie pas l’écriture et la réalisation. "Mon nouveau court métrage, Fuir, est en post-production. C’est un film très lent, très contemplatif, qui n’a rien à voir avec Chienne."
En parallèle, elle écrit un autre court, d’où la résidence à Moulins, en partenariat avec Sauve qui peut le court métrage. Inspirée par le concept de "La folie douce", dans les stations de montagne, l’autrice prépare un projet où il sera question de fête, d’emplois précaires et de handicap… À suivre.
Les attaches auvergnates du réalisateur d'"Anthracite", la série qui cartonne sur Netflix
Le scénario n’est pas bouclé – cette parenthèse clermontoise n’était qu’une étape –mais l’histoire se dessine. Avec un titre : En attendant le miracle. "C’est un film qui parle de la place de la croyance dans nos sociétés modernes, détaille Thomas Soulignac. Le décor est une zone commerciale en déclin, où les gens se croisent mais où rien n’est fait pour la rencontre. Pourtant, au contact de mon personnage, une fille très cartésienne, les gens vont se sentir mieux et se persuader qu’elle a un don. Sans le vouloir, elle va réenchanter cet espace."
Repéré notamment pour son court métrage Bruits blancs (compétition nationale 2021 à Clermont), le réalisateur n’a pas encore décidé où il tournerait le film. Il doit en discuter avec son fidèle producteur Nelson Ghrénassia (Yukunkun Productions). Peut-être dans le Grand Est, qui alimente son imaginaire depuis sa naissance. Mais Clermont n’est pas hors-jeu. "Bien sûr que le film sera nourri de ce que j’ai vu ici." Comme toujours, tout sera affaire de financement…
(*) Sauve qui peut le court métrage organise trois résidences durant l’année : écriture de scénario court et long métrage (avec l’ENSACF) à Clermont ; scénario de court métrage de fiction à Moulins (avec les musées départementaux de l’Allier) ; création de musique originale de court métrage à La Chaise-Dieu (avec le syndicat mixte du Projet Chaise-Dieu).
Thierry Senzier