Quelles sont les chances d'aller aux Jeux pour les champions auvergnats : météo variable sur le baromètre des qualifiés

À cent jours de la cérémonie d’ouverture, les champions auvergnats sont encore nombreux à viser une qualification pour les Jeux de Paris. Certains en sont cependant plus près que d’autres.

Le 26 juillet dernier, La Montagne avait effectué un premier tour d’horizon des athlètes auvergnats susceptibles de participer aux Jeux olympiques de Paris. Aujourd’hui, à cent jours de la cérémonie d’ouverture, c’est l’heure de faire le point.

Au beau fixe

Le tir à l’arc français ne dévoilera sa sélection qu’après le 28 juin, mais la tendance est favorable pour les Riomoises Lisa Barbelin et Caroline Lopez, toutes deux dans l’équipe qui s’est classée 3e lors de la compétition de rentrée internationale, à Antalya (Turquie). Idem pour le Stadiste clermontois Thomas Chirault, quart-de-finaliste en individuel. Ils préparent désormais la première étape de la coupe du monde, du 23 au 28 avril, à Shangai.

En athlétisme, le Clermontois Yann Chaussinand a signé, le 27 janvier, les minima au marteau en même temps qu’un nouveau record personnel (78,21 m). Il poursuit sereinement sa préparation, malgré une petite alerte au ménisque en fin d’hiver.

Belles éclaircies

N° 2 mondial en 2023, le vététiste altiligérien Jordan Sarrou a bien lancé son année olympique, avec une victoire en coupe de Suisse, un podium en coupe de France et, le week-end dernier, une 4e place en coupe du monde de cross-country à Mairipora. Si l’une des places pour Paris est promise à Victor Koretzky, vainqueur du test event et 2e au Brésil, le coureur de Monistrol a une longueur d’avance sur la concurrence tricolore.

L’athlète clermontoise Marjorie Veyssière, 4e Française sur 400 m en salle cet hiver (52”84), est retenue au sein du collectif national du 4 x 400 m pour préparer les relais mondiaux, qui auront lieu, les 4 et 5 mai, aux Bahamas et qui enverront aux JO les quatorze meilleures nations.

Temps stable

Le hurdleur Sacha Zhoya a réalisé les minima (13”01) en 2023, disputé une finale mondiale (6e en 13”26) mais sa rentrée timide en Australie (13”45 à Perth, 13”50 à Canberra) laisse à penser qu’il se préserve, alors que l’un de ses rivaux français, Just Kwaou-Mathey, s’est blessé gravement en stage. En escalade, la Clermontoise Hélène Janicot n’a pas profité du TQO de Laval pour se qualifier. Il lui reste deux séries de qualification, en mai et en juin, à Shangai et Budapest. Pour les cyclistes Julian Alaphilippe et Rémi Cavagna, la sélection se jouera lors des prochaines grandes courses à étapes.

Dans le brouillard

Même légèrement en avance dans sa phase de reprise après une opération de la cuisse, le perchiste Renaud Lavillenie n’a pas encore vue sur le Stade de France. Il s’apprête à partir en stage en Californie, avant un retour à la compétition prévu le 22 mai, à Clermont. Il enchaînera, si tout va bien, les concours avec les minima en tête (5,82 m), à réaliser avec les France, du 28 au 30 juin.

Après une 12e place à Tokyo et deux années blanches, le Clermontois Alexis Phelut en a terminé avec ses pubalgies. Il devrait disputer son premier 3.000 m steeple de l’année fin avril, à Huelva, ou début mai, à Décines. Son record (8’18’’67) n’est pas encore à hauteur du sésame olympique (8’15’’) et plusieurs Français devraient batailler pour se placer au ranking.

Le décathlonien Ruben Gado, champion de France 2021, est à nouveau à l’arrêt : il vient d’être opéré d’une fracture de fatigue au tibia alors qu’il avait signé un retour prometteur, en juin dernier, avec une perf à 7.609 points (record à 8.126), certes encore loin des minima (8.460).

Romain Bardet, remis d’une commotion cérébrale, espère disputer le Tour d’Italie en mai et le Tour de France, avant les championnats du monde, son objectif de fin de saison. Le parcours de la course en ligne olympique n’étant pas à son avantage, il ne devrait pas être à Paris.

Si l’équipe de France de BMX ne sera déterminée qu’en juin (lire par ailleurs), le Lempdais Romain Racine, médaillé européen l’été dernier, a pris du retard dans la course après une infection pulmonaire qui l’a stoppé net début avril. 

En attente

Volley-ball. Les filles de l’équipe de France, 6es de l’Euro 2023, seront 30 à préparer les Jeux. Parmi elles, les Chamaliéroises Sabine Haewegene, Halimatou Bah, Mahé Mauriat, Manon Jaegy, Iman N’Diaye et Fatoumata Fanguedou. La liste définitive (12 + 1) sera dévoilée en juillet. Triathlon. Le ranking de la coupe du monde, arrêté fin mai, donnera le ton. Le hic, c’est que la première manche, à Abu Dhabi, a été annulée et il n’y en aura que deux derrière pour performer et bousculer des trios sans Auvergnats. Breakdance. Un seul Français est qualifié à ce jour. Les Auvergnats Link Berthomieux, Lucas Pereira Freitas et Nathanaël Etouke ont jusqu’à juin pour imiter « Dany Dann ». BMX. La sélection ne sera connue qu’en juin. Mais le bon début de saison d’Axelle Étienne (Lempdes), avec des victoires lors de deux premières manches de la coupe de France, et les accessits de Léa Brindjonc sont des signaux encourageants

À l’heure du bilan des championnats d’Europe, le 7 avril dernier, le DTN Kevinn Rabaud a déclaré que « deux noms se dégagent » en vue de la sélection olympique en trampoline : Pierre Gouzou et Léa Labrousse, âgés de 27 ans (photo A. Dibon/Icon Sport). La Beaumontoise, en or par équipes et deux fois argentée (individuel et synchronisé) au Portugal, avait décroché, le 25 mars, un quota non-nominatif. Depuis sa participation aux Jeux de Tokyo (12e en individuel), elle a obtenu deux podiums aux mondiaux, par équipes (2e en 2023) et en synchronisé (2e en 2022).

Johanne Defay : N° 1 mondiale avant les Jeux ?Photo CNOSF/KMSP  

Libérée du poids d’une qualification acquise dès avril 2023, la Réunionnaise native du Puy-en-Velay (photo CNOSF/KMSP) a très bien débuté sa saison olympique avec une victoire et une 2e place en Championship Tour. Au point qu’elle est actuellement à la lutte avec l’Américaine Caitlin Simmers pour le rang de n° 1 mondiale avant la 5e manche. De quoi envisager de faire mieux qu’à Tokyo (9e) ? Sûrement. De changer, à 30 ans, le bronze des Mondiaux ISA 2022 et 2023 en un autre métal ? Pourquoi pas…

 

Dossier réalisé par Sébastien Devaur