Fermeture du cabinet Avicenne à Montluçon : pourquoi son dernier médecin se dit "extrêmement étonné et choqué"
Fin de l’histoire pour le cabinet médical Avicenne, qui offrait une alternative aux patients sans médecin autour de Montluçon (Allier). Au grand mécontentement de son dernier occupant, qui voulait continuer. Explications.
"Le centre Avicenne est définitivement fermé", annonçait ce mercredi après-midi le message du répondeur du cabinet médical du même nom, qui offrait une alternative aux patients sans médecin à deux pas de l’hôpital. Avant qu’une autre voix ne rajoute : "en cas d’urgence, appelez le 15".
Cette fermeture remonte au 31 décembre 2023 et à la dissolution de la structure juridique du service, indique le centre hospitalier de Montluçon-Néris-les-Bains dans un communiqué envoyé ce mercredi. "En novembre 2023, le cabinet médical Avicenne a informé […] de ses difficultés à assurer la continuité de son activité", se contente de préciser le document.
"Que vont devenir les patients ?""L’information n’est remontée jusqu’à nous que la semaine dernière, de l’extérieur", regrette Magali Souche, secrétaire générale CGT au sein de l’établissement. "C’est une très mauvaise nouvelle pour la population du bassin. Que vont devenir les patients qui se retrouvent sans médecin ? On en connaît tous autour de nous."
Le cabinet médical Avicenne de Montluçon obligé d'arrêter son activité
"C’est une dégradation sans fin de l’accès au soin, c’est infernal", abonde Pierrette Guichon, la présidente du comité de défense de l’hôpital. Qui milite plus que jamais pour l’arrivée de nouveaux renforts.
"Pour permettre aux usagers de continuer à bénéficier de consultations de médecine générale, la direction et le conseil de surveillance ont pris des dispositions pour trouver des solutions adaptées. Ainsi, le centre hospitalier de Montluçon-Néris-les-Bains a élaboré en concertation avec des médecins retraités et hospitaliers une nouvelle organisation dans ces locaux à compter de mi-avril."
Comment fonctionnait le centre médical Avicenne
"J’ai reçu un mail du directeur en novembre, mais je n’ai pas eu le temps de répondre. C’est une période très chargée, où j’ai fait énormément de gardes", justifie de son côté l’urgentiste. Et d’ajouter que "l’organisation était là, de fait".
Une affaire dans l'affaireAffaire dans l’affaire, ce communiqué dénonce un épisode plus récent : "Ces derniers jours, les usagers qui ont composé le numéro du cabinet ont entendu un message préenregistré mettant en cause la responsabilité de la direction du centre hospitalier de Montluçon dans la fin de son activité. Ce message est faux et malveillant".
Ce médecin reconnaît se trouver à l’origine de cette sortie publique, une façon pour lui de donner sa vérité. En ce sens, il prévoit d’envoyer un courrier à la direction et à l’Agence régionale de santé, et dit vouloir mener une action en justice, "car ce n’est pas correct et illégal. J’étais locataire d’une structure, même si elle n’était plus sous le bail d’Avicenne".
Julien Pépinot