Antoine Aucagne avant Aurillac-Provence : "On veut s'accrocher pour jouer quelque chose jusqu'à la fin"
Alors qu’il prendra son envol vers le Top 14, l’an prochain, Antoine Aucagne entend vivre une belle fin de saison avec le Stade Aurillacois. Ça passe d’abord par un résultat contre Provence Rugby actuel 3e du championnat, vendredi 29 mars (24e J. de Pro D2, 19 heures).
Votre départ a été acté et votre avenir s’écrira à Perpignan l’an prochain. Est-ce qu’avoir réglé ça peut vous libérer pour la fin de saison ?
Non, parce que ça n’a jamais rien changé, que mon avenir soit décidé ou non. On est amené, tous les 2-3 ans, à être en fin de contrat ou à renégocier, donc heureusement que quand on doit s’occuper de ça, ça ne nous perturbe pas. Ça fait partie du jeu, mais ça ne m’a pas libéré, je n’étais pas pris par ça quand j’étais en discussion avec d’autres clubs. Sur le terrain ou à l’entraînement, ça ne m’a jamais pollué l’esprit.
Quelles sont vos attentes pour la fin de cette aventure aurillacoise ?
Collectivement, j’espère qu’on va s’accrocher. La 6e place est toujours accessible. Il va falloir qu’on ait ce déclic à l’extérieur, mais tant qu’on arrivera à gagner nos matchs à la maison, on sera toujours dans le wagon. Ce déclic, j’espère qu’on l’aura sur les quatre matchs qui restent et qu’on arrivera à conserver cette invincibilité à domicile depuis le match de Vannes. J’espère qu’on va s’accrocher pour vivre une belle fin de saison et qu’on puisse jouer quelque chose jusqu’à la fin.
« On est très régulier à domicile, ce qui n’est pas le cas de toutes les équipes »Cette fin de saison est-elle ce qu’il y a de plus dense par rapport aux autres blocs ? (*)
Ce qu’il y a de plus relevé, peut-être, parce qu’on a plus de déplacements (4) que de réceptions (3). Après, à chaque bloc, il y a quelque chose de compliqué. Sur le dernier, on avait trois longs déplacements en bus. Là, on joue des gros, mais c’est positif et motivant. On va recevoir Aix et Béziers qui sont dans le top 3, on a un derby à Brive, un match à Biarritz qui joue son maintien et est sur une bonne dynamique, et Grenoble qui est un concurrent pour le top 6. Ce sont cinq matchs motivants. C’est dense, mais comme on le voit chaque week-end, il y a rarement des rencontres où on se dit que ça va être facile. Pour chaque équipe, chaque match est décisif. Est-ce que c’est plus dense?? Je ne suis pas sûr, mais c’est motivant.
Comment digère-t-on le résultat et le contenu du match à Rouen (38-13) ?
Il y avait énormément de frustration parce qu’on l’avait particulièrement visé pour être dans le top 6 à la fin du bloc et être dans de bonnes dispositions pour cette fin de saison. On n’a pas fait la prestation qu’on voulait. On en prend 40 face à une belle équipe qui a fait son match, mais il y avait bien mieux à faire. On fait vingt premières minutes qui ne nous mettent pas du tout en confiance. On tourne à 17-3, à la 20e, mais s’il y a 30 points, c'est pareil. On a une bonne période de la 20e à la 60e mais on ne score pas, contrairement à eux et on s’écroule. On a tous revu le match. Il faut passer à autre chose.
Comment expliquez-vous cette saison en dents de scie ?
On est 8e à 4 points de la 6e place (5 points en réalité), je ne dirais pas que c’est en dents de scie. On a loupé des occasions à l’extérieur où on n’était pas loin, où, jusqu’à la fin, on est en position de gagner. Pour ce qui est d’être en dents de scie, on est très régulier à domicile et ce n’est pas le cas de toutes les équipes de Pro D2.
« À l’extérieur, on a des passages à vide, mais comme tout le monde. Ce qui nous a manqué, c’est que sur les matchs où on accroche (l’adversaire) on n’arrive pas à revenir avec la victoire. Colomiers, Agen, Aix : c’est trois matchs où, si on gagne, il n’y a rien à dire. Il faut trouver ce déclic dans ces dernières minutes où on est dans la course au score, de vraiment pouvoir gagner. »
On reste dans une période de matchs d’hiver, cela peut-il encore vous servir contre Aix ?
On est habitué, mais j’avoue que je préfère les conditions plus estivales (sourires). À l’aller, on a joué sur un terrain synthétique, sans vent, sans pluie et on fait un match nul. Donc il ne faut pas se cacher derrière la météo. Il faudra surtout s’en servir et s’adapter, mais ce ne sera pas quelque chose qui nous fera gagner, ni quelque chose derrière quoi se cacher si le match est moins abouti.
« 12 points sur le bloc, ce serait honnête, mais on va d’abord se concentrer sur Aix »Aix a beaucoup gagné à l’extérieur sur la phase aller, moins ensuite. Comment les avez-vous vus évoluer depuis ce match aller ?
C’est vrai qu’ils avaient tendance à laisser quelques points en route chez eux et à vite les combler à l’extérieur. Là, sur les derniers matchs, ils ont enchaîné quelques défaites à l’extérieur. C’est une équipe qui a un effectif très large. Je n’ai pas peur pour eux, je sais qu’ils vont venir avec une grosse équipe. Toutes les équipes visent ce déplacement, à nous de faire le nécessaire.
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Il y a eu un temps de cohésion hors rugby, dans une ferme, avant de renouer avec l’entraînement. Qu’est-ce que cela peut-il vous apporter ?
Ça permet, au niveau de l’état d’esprit, de sortir du quotidien du rugby et de faire autre chose ensemble. Ce moment de cohésion nous a ressoudé et on a très vite rebasculé sur le rugby. Mais changer cette routine et faire autre chose ensemble, c’était très plaisant.
Vous êtes vous fixé un objectif de points sur ce bloc ?
On sait tous qu’il faudra gagner un match à l’extérieur. Douze points, ce serait réussi. On ne se l’est pas officiellement dit, mais gagner ces deux matchs à la maison (Aix et Béziers) et faire un coup à l’extérieur, c’est dans la tête de tout le monde. Douze points, ce serait honnête. Sur le dernier bloc, on s’était fixé un objectif de points et on est passé au travers. On va se concentrer sur Aix.
Propos recueillis par Jean-Paul Cohade
(*) Après ce bloc, Aurillac connaîtra une nouvelle coupure puis ira à Valence et recevra Montauban.