Rallye des Gazelles au Maroc : un défi sportif et humanitaire pour Natacha Veyres et Virginie Gounant
Natacha Veyres d’Issoire (Puy-de-Dôme), et Virginie Gounant de Saint-Flour (Cantal), vont participer au rallye des Gazelles, en avril, au Maroc.
C’est une idée folle qui a d’abord germé dans la tête de l’Issoirienne Natacha Veyres. "Mon mari avait sponsorisé quelqu’un qui avait participé au rallye des Gazelles. Et à la soirée, pour fêter son retour, je me suis dit qu’il fallait que je me lance, moi aussi." Il y a un an tout juste, elle sollicite la Sanfloraine Virginie Gounant,
parce que je savais qu’elle était aussi folle que moi, rigole-t-elle. L’organisation insiste sur le fait qu’il faut que l’équipage soit très proche. Nous, on est amies que depuis peu, mais je sais que ça va bien se passer. Et se connaître depuis longtemps n’évite pas le clash.
IntentionsCommence alors un vrai parcours de la combattante pour elles. "Si j’avais connu tous les tenants et les aboutissants, je ne suis pas sûre que j’y serais allée?!" rigole Natacha. Car il leur faut réunir un solide budget : 32.000 €, sur la base de la dernière expérience issoirienne. Mais, en sillonnant leurs bassins respectifs, les deux femmes y parviennent, et dépassent même l’enveloppe.
"On a été vraiment bien reçues, reprend Virginie, et en particulier par les commerçantes. Parce que ce rallye est identifié pour son côté féminin. Il y a derrière une démarche, pour montrer que nous les femmes, on peut conduire, se diriger comme des hommes. À une époque où certains de nos droits peuvent être remis en cause, c’est important."
Une vraie démarche humanitaireComme il est important, pour elle, "que ce rallye ait une valeur environnementale. Je ne me serais pas sentie de juste partir pour gaspiller du gasoil dans un pays déjà fragile. Mais il y a l’idée de faire le moins de kilomètres possible, et tous nos déchets seront triés, réutilisés, nos bouteilles d’eau par exemple serviront à des constructions."
Et, embraye Natacha, il y a aussi une vraie démarche humanitaire. Tout au long du rallye, on est suivi par une caravane humanitaire. Qui va au-devant d’une population éloignée des hôpitaux, qui souvent n’a pas de moyens de locomotion. Et qui peut ainsi être soignée.
FormationsMais elles y vont aussi, évidemment, pour l’aventure. Aventure, c’est le bon mot, car rien ne les prédestinait à parcourir 1.500 km, hors piste, en 4X4, dans les dunes, sans téléphone ni GPS. "On ne savait rien, sourit Virginie. Ni s’orienter, ni conduire sur le sable, et on n’avait pas plus de notions de mécanique." Alors, elles se sont formées. Avec un stage de conduite sur sable, au Maroc, récemment.
Entre préparation et vie de famille"C’était génial et depuis, il ne me languit que de repartir" résume Virginie. Elles ont aussi travaillé leurs sens de la boussole et de la carte. Quand le garagiste qui leur a loué le véhicule leur a expliqué les rudiments de mécanique. Un engin qu’elles ont remis à leur goût. "Entre tout ça, le travail, les enfants, on n’a pas chômé" souffle Natacha.
Mais aujourd’hui, elles sont prêtes à embarquer, le 11 avril, depuis Monaco. Sans poste prédéfini, même si Natacha présage que "quand ça va devenir vraiment compliqué, c’est Virginie qui pilotera. Elle a plus d’audace, et elle sait mieux conduire sur la neige." Et avec comme objectif, avancent-elles de concert : "de finir, et de galérer le moins possible. » En tout cas, ce qui est sûr, conclut Natacha, « c’est que même si on va au soleil et dans le sable, on ne part pas en vacances?!"
Pratique. Du 12 au 27 avril, le rallye des Gazelles fêtera sa 33e édition au Maroc.
Yann Bayssat