"Depuis 9 mois, on attend d’être indemnisé par les assurances" : le Coq argenté, à Clermont-Ferrand, rouvre dans la douleur
Fermé depuis le mois de juillet dernier, suite à l’effondrement du mur de soutènement d’une cave des communs de son immeuble, le bar clermontois place Saint-Pierre a rouvert ses portes.
En terrasse, au comptoir ou sur les banquettes en velours beige, les sourires sont omniprésents pour les fidèles du Coq argenté. À chaque fois que la porte s’ouvre, les messages de soutien et de manque adressés au patron, Bruno, reviennent en boucle. « Ça faisait un sacré vide sur la place, et puis avec le beau temps on est ravi de retrouver notre terrasse », lance l’un d’eux. Un bonheur contagieux qui n’épargne pas Marie, 72 ans, attablée autour d’un thé au citron. « J’aime cet endroit. On y croise toutes les générations, c’est décontracté et sans chichi. Je vais pouvoir retrouver mes marques dans le quartier ».
Une ouverture en demi-teinteDes clients heureux et un gérant qui l’est presque... « C’est vrai que c’est un plaisir de retrouver nos fidèles. Nous avons tenté une première ouverture le 22 février, mais rien ne marchait correctement. Nous avons bricolé et aujourd’hui, on peut enfin travailler. » Un plaisir pourtant assombri par de lourdes difficultés financières.
« Depuis neuf mois, on attend d’être indemnisé par les assurances. La seule chose qu’ils ont réussi à faire, c’est de m’envoyer un détective privé pour vérifier que j’étais bien ouvert. C’est lamentable ».
Tout aussi remontée, son épouse avoue « être épuisée par une situation qui a trop duré. C’est usant. Tout est lutte. Au lieu de nous remercier d’avoir alerté les pompiers pour signaler que l’immeuble de l’Ophis risquait de s’effondrer, on nous parle de diffamation, les procédures traînent, rien n’est clarifié… » Lassé, le couple pointe également le manque de compassion du propriétaire. « Il ne s’est pas déplacé quand tout s’est effondré, quand le plafond du bar fuyait partout… Par contre, pour réclamer son loyer et son foncier, il a retrouvé des forces ». Placé en redressement judiciaire, le Coq argenté a vu l’exécution de cette procédure suspendue. Un soulagement pour Bruno, qui attend désormais la régularisation des indemnisation de son assurance.
Carole Eon