Ça y est, c'est acté : l'ancienne piscine de Guéret rouvrira bien à la fin de l'année

L’ancienne piscine de Guéret va bien être réhabilitée pour rouvrir à la fin d’année : les élus du Grand Guéret l'ont acté ce jeudi soir. Elle pourra à nouveau accueillir élèves du territoire, public et associations, en attendant que le centre aquatique soit construit.

L’ancienne piscine de Guéret rouvrira bien le temps de la construction du centre aquatique. Les élus du Grand Guéret l’ont acté ce jeudi soir, lors du conseil communautaire.Fermée depuis octobre 2020 pour péril imminent, elle devait être réhabilitée avant que le projet ne soit abandonné en 2022.Depuis, l’Agglo a récupéré la compétence piscine au 1er janvier dernier, comme le rappelait ce jeudi soir Éric Correia, président. Lors des transferts des dossiers, l’organisme en charge du chantier du centre aquatique, AMO H2O, expliquait qu’il était possible de réaliser des travaux de confortement pouvant assurer la réouverture de la structure.

Insister sur la sécurité

L’Agglo a alors demandé une expertise auprès d’une société d’ingénierie spécialisée sur les structures béton armé, Bérim, antenne Auvergne Rhône Alpes. Qui a confirmé la possibilité d’un renforcement structurel du bâtiment. Ce renforcement serait « de type actif par précontrainte additionnelle, une technique inventée en 1928, qui a notamment servi pour construire le pont de Normandie et l’Arche de la Défense », expliquait Éric Correia.Guillaume Viennois, premier adjoint de Guéret, a rapidement voulu s’assurer que la sécurité des usagers serait garantie.

« Notre groupe de la majorité n’a qu’un souhait, que tous bénéficient d’un endroit où nager rapidement. Aujourd’hui, nous voterons pour cette proposition, mais je tiens à insister sur la sécurité, il faut qu’elle soit optimale »

Réponse d’Éric Correia : « Ne commençons pas à faire peur aux gens. S’il y a un problème, c’est moi qui vais en prison, et je vous assure, je n’ai pas envie d’y aller. Je partage votre avis à 200 %. Évidemment on ne va prendre aucun risque. D’ailleurs toute l’infrastructure sera mesurée en temps réel et en direct pour voir si ça bouge ou pas ».

Des élus dubitatifs

Sylvie Bourdier, élue d’opposition de Guéret, craignait, elle, les mauvaises surprises : « Et s’il y a des découvertes en cours de chantier qui peuvent faire augmenter le budget ? J’ai peur qu’à un moment donné, on arrête les travaux car on s’aperçoit qu’il y a plus de fissures… Je ne voterai pas contre bien entendu, car le territoire a besoin d’une piscine. Mais je suis extrêmement dubitative sur ce dossier. »Dubitative, elle n’était pas la seule ce jeudi soir. Jean-Pierre Lecrivain, maire de Jouillat, et Erwan Gargadennec, élu de la majorité de Guéret, ont tous les deux abordé la question des subventions. « On est certains qu’elles ne seront pas remises en question pour le centre aquatique ? »

 

« Pour la DETR (*), c’est acquis. Le secrétaire général de la préfecture m’a dit que l’intérêt général de rouvrir la piscine est au-dessus de tout. Il m’a assuré 40 % de subventions. La présidente du Département m’a dit “on trouvera”, et la Région a dit oui aussi. J’ai aussi précisé que ça ne devait pas remettre en cause les subventions futures pour le centre aquatique. On m’a dit : “pas de soucis” », répondait alors le président de l’Agglo.

Jeter l’argent par les fenêtres ?

Dominique Vallière, maire de Mazeirat, était, lui, loin d’être convaincu :

« On va réhabiliter une piscine qui va être détruite dans quelques années, je trouve ça curieux. C’est de l’argent jeté par les fenêtres ».

Et Éric Correia de rétorquer : « Vous pensez que les bassins mobiles sont gratuits ? C’est de l’argent public aussi, et est-ce que c’était une mauvaise idée ? Je ne pense pas, ça a permis aux élèves de Guéret d’aller nager. Seuls 25 % des élèves de l’Agglo profitent des bassins mobiles. Et si l’on rapporte leur coût sur quatre ans, en termes d’argent public… »François Vallès, élu de la majorité de Guéret, a ensuite évoqué le budget de fonctionnement, « qu’il faudra bien prévoir… ». Réponse d’Éric Bodeau, vice-président de l’Agglo en charge des finances : « Effectivement, ça va générer des frais de fonctionnement. Pour revenir sur le coût de cette réhabilitation, 370.000 euros pour la collectivité, ça représente 92.000 euros par an sur les quatre années qu’elle sera utilisée en attendant le centre aquatique. Ça représente 0,15 % du montant global des dépenses du budget prévisionnel 2024. Est-ce une hérésie pour rendre service à nos habitants ? Dans ma commune, à Saint-Sulpice-le-Guérétois, envoyer les élèves de l’école à la piscine de La Souterraine me revient trois fois plus cher que les envoyer à Guéret ».

Un soulagement pour les communes

Éric Bodeau n’est pas le seul dans ce cas-là. Patrick Rougeot, maire de Saint-Léger-le-Guérétois, a aussi soulevé ce point : « Je fais partie de ces communes qui envoient ses élèves à La Souterraine. Ça nous coûte une blinde. Certaines communes ne peuvent pas le faire, comme à La Brionne. Entre La Souterraine et Guéret, il y a un écart de prix pour le transport. ».

Après le débat, les élus communautaires ont voté en majorité pour la réhabilitation de l’ancienne piscine. Michel Pasty, maire de Gartempe, et Dominique Vallière, maire de Mazeirat, ont voté contre. Quatre abstentions sont à noter, toutes venant de Guéret : Erwan Gargadennec, Sylvie Bourdier, Gilles Brunati et Thierry Bailliet. (*) Dotation d’équipement des territoires ruraux.

Le coût total de cette opération est estimé à 693.000 €, subventionnés. Le reste à charge de cette opération pour la Communauté d’Agglomération s’élèverait à 370.800 €

Sophie Emery