"Riposte féministe" et les colleuses d'affiches au cœur d'une soirée proposée par le Planning familial de Brioude
Le Planning familial de Brioude se penchera, ce vendredi 8 mars, à l’occasion d’un ciné débat, sur les collages de messages militants qui ont envahi les rues de grandes villes, ces dernières années.
Dans le cadre de la Journée internationale de lutte pour les droits des femmes, le Planning familial de Brioude organise un ciné-débat ce vendredi 8 mars, à 20 heures, dans la salle Allier de l’Instruction. La soirée débutera par la projection du documentaire Riposte féministe, réalisé par Marie Perennès et Simon Depardon (avec la voix de Marina Foïs).
Un film centré sur les colleuses d’affiches qui, depuis quelques années déjà, s’emparent des rues pour faire passer leurs messages. Des milliers de femmes dénonçant les violences sexistes, le harcèlement de rue et les remarques machistes subies au quotidien. Des militantes engagées de longue date ou non qui, la nuit, avec feuilles blanches et peinture noire, collent des messages de soutien aux victimes et des slogans contre les féminicides, comme le rappelle la présentation du film.
Ciné-débat, vendredi 8 mars, à 20 heures, salle Allier de l’Instruction, à Brioude. Projection du documentaire Riposte féministe, en présence de Cass, colleuse d’affiches. Entrée libre.
Réappropriation de la rue" Nous avons choisi cette thématique pour deux raisons, explique Marylou L’Hopitault, bénévole au Planning familial de Brioude. D’abord parce que c’est un phénomène qui explose : on voit de plus en plus de ces collages dans les grandes villes. Notamment à Clermont. Cela fait partie d’un ensemble de prises de paroles des femmes qui sont de plus en plus présentes dans le débat public. Depuis #MeToo, davantage de femmes prennent la parole. Et l’autre raison qui nous a poussés à choisir ce thème, c’est que nous souhaitions faire écho à une précédente soirée sur “les femmes dans la rue”, organisée en 2020. "
La rue reste un lieu où les hommes ont plus de pouvoir. Les femmes ont peur de sortir. Le harcèlement de rue est devenu un sujet de sécurité publique. Et ces collages, c’est vraiment un moyen de se réapproprier cette rue.
Un thème qui tranche un peu avec les dernières organisations de l’association brivadoise. " Ces dernières années, on a toujours été sur des sujets de santé et d’aide à la personne (violence, règles, IVG…). Pour mettre l’accent sur des choses qui ne vont pas bien. Cette fois-ci, l’idée était de revenir sur du positif et sur un sujet plus militant, plus féministe et qui va concerner plus de gens. La rue et l’égalité dans la rue concernent tout le monde. "
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Une colleuse au rendez-vousEt ce vendredi 8 mars, le public brivadois aura l’occasion d’échanger avec une colleuse, Cass, qui a accepté de témoigner à visage découvert. " On a contacté, via les réseaux, plusieurs groupes de colleuses, notamment certains évoqués dans le documentaire, et des groupes locaux, précise la bénévole. Mais cela reste illégal de coller. Aucune n’a souhaité casser son anonymat. Et Cass a accepté car elle a déjà été condamnée et a payé sa dette. Donc, elle estime qu’elle peut en parler à visage découvert. "
Pierre Hébrard