Sélectionnée pour porter la flamme olympique, la Domératoise Élodie Aubelle veut "incarner les gens ordinaires"
Quelque 11.000 personnes ont été sélectionnées pour participer au relais de la flamme olympique en France. Du 8 mai à Marseille au 26 juillet à Paris, en passant par Vichy et son agglomération le 21 juin. Parmi ces heureux élus se trouve une Domératoise : Élodie Aubelle, 49 ans, psychologue scolaire et marathonienne en amateur.
L’Aubelle histoire… Ancienne professeure des écoles, reconvertie en tant que psychologue scolaire, Élodie Aubelle a reçu, le 15 janvier dernier, comme 10.999 autres chanceux, la missive positive. Elle va porter la flamme olympique. Une "immense fierté" pour cette habitante de Domérat (Allier), née voilà 49 ans à Montluçon. "D’autant qu’au départ, moi je suis une ex-pas sportive du tout !"
Son parcoursC’est-à-dire ? "Bah, il y en a qui disent que le sport c’est leur vie. Moi c’était tout l’inverse". À ce point-là ? "Oh oui. Je faisais partie des planqués dans les vestiaires, ou sur le banc des remplaçants, en cours de sport." Pas même un petit footing ?
"Rien… Étant jeune, ma pratique sportive se résumait à suivre Roland-Garros à la télé durant les révisions du bac."
En effet, là, c’est grave docteure. "Et puis, on a tous une vie qui nous met à l’épreuve." Comme le fait de changer de métier arrivé à 40 ans. De devenir psychologue scolaire, d’être "confrontée à des choses assez difficiles au quotidien au travail", et de ressentir le "besoin de s’évader, d’évacuer". Alors Élodie Aubelle est sortie du vestiaire. Elle s’est levée du banc des remplaçants. "J’ai tenté la piscine, le vélo, la course. Mais seule je n’y arrivais pas. Je ne parvenais pas à me dépasser, à courir plus de 800 mètres sans m’arrêter ou à boucler ne serait-ce qu’un tour de l’étang de Sault à Prémilhat."
Le déclicIl fallait simplement qu’elle se remette à la page… "J’ai lu un article dans La Montagne sur un entraînement gratuit et collectif proposé par le club Montluçon Athlétisme, ouvert à tous et surtout aux novices comme moi, afin de se préparer à participer à la course du Dix des Ducs", rembobine la quadragénaire. "Je me suis lancée." On était en 2018. Cinq ans plus tard… Élodie Aubelle a terminé le Marathon de Paris 2023 en 4 h 12, s’alignera sur celui de Rotterdam en avril, puis sur le Marathon pour tous Paris 2024 en août. "J’ai chopé le virus !"
Sa candidatureC’est ce parcours atypique, "de rien à triple-marathonienne", que la Domératoise a narré dans sa candidature. Car oui, il suffisait de candidater via la plateforme de Paris 2024. Puis d’espérer être heureuse et élue. Mais élue à quelles fonctions ? "Porter la flamme olympique, cet objet symbolique d’1,5 kg, lors d’un court relais de 200 mètres." Où et quand ?
"Mi-mars, on connaîtra le département et la date, mi-avril la ville et l’heure de rendez-vous, puis dix jours avant la rue précise et l’horaire du relais."
"Au début, je me trouvais un peu opportuniste. Je ne me sentais pas légitime à côté de grands champions sportifs ou de personnalités engagées", confie la Bourbonnaise. "Et puis, plutôt qu’opportuniste, je me suis dit que j’avais juste saisi une opportunité." Laquelle ? "Celle d’incarner les gens ordinaires dans la foule des extraordinaires. C’est une mission que j’accepte avec fierté."
Texte : Luc BarrePhotos : Florian Salesse