Des chameaux et dromadaires venus du Nord au Salon de l'agriculture ? Non, vous ne rêvez pas
Dans le pavillon 5.2 du Salon de l’agriculture, ce ne sont pas des bovins ou des ovins qui ont pris place jusqu’à ce dimanche, mais les animaux du plus important chamelier de France, La Camélerie. Et vous ne devinerez jamais d’où ils viennent... Du Nord !
Le Salon international de l’agriculture de Paris, ce ne sont pas seulement des bovins, des ovins, des chiens, des chats, des ânes… Il y a aussi des animaux beaucoup plus exotiques. En tout cas sur le papier. Car si on a souvent l’image de chameaux dans des milieux désertiques, les camélidés sont capables de s’adapter partout.
La preuve avec les trois dromadaires Indila, Souleycka et Melchior, et la chamelle Carole de Julien Job, venus depuis Feignies, dans le Nord. Son élevage, La Camélerie, a été créé il y a vingt ans. Il compte 80 à 85 chameaux et dromadaires.
« Un bébé est né hier, deux autres vont arriver », s’enthousiasme Kévin De Kuyper, animalier de l’association La Camélerie.
Surprise« Cela fait six ans qu’on vient sur le Salon. Les gens sont toujours surpris par notre élevage, et encore plus quand on leur dit qu’on vient du Nord?! », s’amuse-t-il, tout en caressant Melchior, un dromadaire castré.
Ces animaux peuvent vivre trente à trente-cinq ans.
Ils sont très, très doux. On fait tout pour les faire découvrir au public. D’autant que ces animaux ont plein de vertus, notamment au niveau du lait de la chamelle.
À Paris, sont également présents trois zébus nains, deux watusis et cinq lamas de La Camélerie. En parallèle de l’élevage, a été fondée il y a une dizaine d’années l’association La Camélerie. Elle compte une vingtaine de membres.
Lait de chamelleJulien Job s’est d’ailleurs battu pour décrocher un agrément lui permettant de vendre ce précieux liquide. Il le commercialise depuis deux ans, notamment via son site internet. La meilleure chamelle de l’élevage donne sept litres par jour. Mais pour cela, elle a besoin de son petit à ses côtés pour que son lait sorte de ses quatre pis, comme la vache salers.
Ce lait est beaucoup plus riche en sodium et il contient dix fois plus de fer. Le chameau a la capacité d’absorber 70 % des minéraux qu’il mange, ce qui donne un goût un peu plus salé et un peu plus amer à son lait, qui est aussi zéro pour cent allergène.
Ce lait est vendu frais ou en kefir au prix de 17 € le litre, en particulier auprès de clients curieux de le goûter, ou de clients issus de pays du Maghreb. Il sert aussi à la fabrication de fromage écoulé à 200 € le kilo.
En parallèle, il est également utilisé pour des savons, des crèmes ou encore pour de la mousse à raser pour homme.
Du potentielCôté nourriture, les camélidés ont besoin de foin et de paille et d’aliments secs. Ils raffolent des ronces, de l’aubépine, des orties et surtout des sapins. À Noël, l’élevage organise une collecte de résineux, qui constituent pour eux un vermifuge naturel. « Ce sont des animaux qui ont du “potentiel”, qui peuvent aider, notamment au niveau de l’écopâturage. Ils taillent et mangent les haies avant l’herbe », conclut Kévin De Kuyper.
Année mondiale. 2024 a été déclarée année mondiale des camélidés par l’Organisation des Nations unies (ONU). La France compte une Fédération des camélidés. Une parade aura lieu dans les rues de Paris le 20 avril, avec « L’incroyable défilé ». Il réunira des chameaux de toute la France.
Texte : Gaëlle Chazal Photos : Thierry Lindauer