Dans un contexte économique contraint, l'agglomération de Vichy cherche un équilibre sur le long terme
La communauté d’agglomération de Vichy envisage de maintenir un investissement à hauteur de 41,8 millions d’€ en 2024 et vient de débattre de ses prochaines orientations budgétaires.
Continuer à investir dans un climat économique plus qu’incertain. Voilà, encore cette année, l’exercice obligé qui s’impose à la communauté d’agglomération de Vichy. À l’heure de définir le contenu des budgets 2024, les orientations à donner aux finances ont été débattues, jeudi soir, en conseil communautaire.
Une croissance faibleDans une perspective de croissance moindre au niveau national (0,8 %), et sachant que les coûts de l’énergie sont appelés à peser durablement sur l’ensemble des budgets, l’exécutif mise sur la maîtrise des charges de fonctionnement dont certaines, comme la valeur du point d’indice pour le personnel, connaissent une évolution imposée par la réglementation.
Par rapport à l’exercice 2023, les dépenses réelles de fonctionnement (hors enveloppe pour les réparations liées aux dégâts causés par la grêle) augmenteraient de 6 %.
Maintenir le cap Agir 2035Malgré ce contexte, l’agglomération envisage, en matière d’investissement, de maintenir le cap dicté par le programme Agir 2035. Aussi, 41,8 millions d’€ seraient investis cette année, dont 24 millions sur le budget principal et 17 millions sur les budgets annexes : eau potable, assainissement, immobilier d’entreprise, transports en commun…
Plus précisément, au budget principal, 8,6 millions seraient dévolus au seul développement économique et sportif du territoire dont le Sporting tennis, plus de 3 millions à la transition écologique et aux mobilités et 3 autres millions pour le cycle de l’eau. La collectivité prévoit aussi de flécher 1,4 million d’€ sur les aides directes aux communes afin de participer, notamment, au financement du dispositif « Centre-ville centre bourg ».
La Région a renouvelé son soutien financier aux communes de Vichy Communauté
Pour l’aider à réaliser ce programme, l’agglomération prévoit d’encaisser, en 2024, 11,6 millions d’€ d’aides à l’investissement de la part de ses partenaires : la Région, le Département, le Fonds européen de développement régional (Feder)…
Sans augmenter la fiscalité localeEt, la collectivité ne prévoit pas d’augmenter les taux de la fiscalité locale. En revanche, « une réflexion est à mener sur la tarification de l’eau », a affirmé Franck Gonzales, rapporteur du budget et maire de Charmeil.
Dans l’opposition, l’élu de Saint-Germain-des-Fossés, Alexis Mayet, s’est étonné que la taxe Gemapi (Gestion des milieux aquatiques et de la prévention des inondations), instaurée l’an dernier, ait servi, sur le précédent exercice budgétaire, à compenser les effets de l’inflation avec la cotisation foncière des entreprises (CFE).
De son côté, Brice Mollier, élu à Cusset, a relevé un « manque d’ambition » sur les mobilités et les politiques de transport. « On a un budget contraint, voire restrictif, a déclaré l’élu cussetois et communautaire. On peut continuer à s’engager sur cette thématique, mais nous ne ferons que la moitié du chemin. »
Une amorce de débat autour du vote des budgets qui n’interviendra que lors d’une prochaine assemblée en avril. « Sur la Gemapi, il s’agit d’un budget spécifique avec une affectation de taxe. C’est un faux débat. On est obligé de justifier les dépenses », a rétorqué le président d’agglomération, Frédéric Aguilera.
« Sur les transports, le budget doit être équilibré. Et on est au taquet de ce que l’on peut faire. On est considéré comme exemplaire sur les mobilités douces. On va développer des itinéraires vélo sur l’ancienne voie du tacot et le long du Sichon. »
Estelle Dissay