Comment se porte l'économie creusoise et que promet 2024 ?
Alors, crise ou reprise?? À quelle sauce vont être mangées les entreprises creusoises. La Banque de France et les chambres consulaires de la Creuse viennent de publier leurs données pour 2023 et les perspectives pour 2024.
Des chiffres rassurants car, entre ce qui va mieux et ce qui se tend, ils montrent que les entreprises creusoises ont plié l’échine sous les coups de l’inflation, des prix de l’énergie, des pénuries d’intrants et des difficultés de recrutement… mais sans céder. Et 2024 dessine des pistes d’amélioration.
Bref, des nuages mais avec des éclaircies et une embellie qui se profile. Détails. L’économie régionale qu’a auscultée Jean-Paul Brancaz, directeur de la Banque de France de la Creuse, fait le diagnostic d’une industrie qui a fait face à l’augmentation des coûts tout en réussissant à faire progresser son chiffre d’affaires.
En Creuse, il y a des logements vacants à mettre en chantier
L’amortisseur a été une contraction de l’emploi, intérimaire notamment, témoignant aussi du ralentissement de l’activité. Une industrie qui a aussi accepté de rogner sur ses marges pour limiter l’impact sur ses prix de la pression inflationniste des intrants.
Côté services, le sacrifice de rentabilité a été moindre, les chiffres d’affaires progressant à peu près au rythme de l’inflation. Cependant les hausses de salaires dans le secteur ont quand même affaibli la rentabilité finale. Mais avec un effet bénéfique aussi puisque les difficultés de recrutement se sont estompées. Mais il y a partage entre les entreprises qui dépendent de la demande des ménages, qui s’est contractée avec l’inflation?; et celles qui fournissent les entreprises dont la demande est restée élevée.
Dans la construction, la dégradation des commandes début 2022 montre ses effets. Même si en réévaluant ses tarifs, le bâtiment a masqué la réduction d’activité. Il n’empêche, il y a moins de chantiers alors que les coûts des matières premières (et leur raréfaction) sont résiduels et que les difficultés de recrutement décroissent. Dans le cas des travaux publics, les carnets de commandes demeurent corrects, mais peut-être parce que beaucoup de chantiers ont été décalés en raison de mauvaises conditions climatiques.
Perspectives 2024Et pour 2024?? La Banque de France entrevoit que des « prises de commandes records pour certaines filières, moteurs de croissance, côtoient des indicateurs bas pour les autres ».
Dans l’industrie, la plupart des segments ont des commandes en carnet pouvant orienter à la hausse les chiffres d’affaires. Une perspective encourageante pour les investissements, la rentabilité et l’emploi.
Les services marchands devraient, quant à eux, bénéficier de la reprise très progressive de la consommation des ménages grâce au repli de l’inflation annoncée, notamment dans la seconde partie de l’année. En revanche, le recul dans la construction devrait s’accentuer.
Quant aux soutiens à l’investissement, la priorisation de la transition énergétique met au second plan les projets d’augmentation des capacités de production.
Eric Donzé