Colère paysanne : qui paye pour les marchandises déchargées des camions par les agriculteurs de la Nièvre ?
Cibles des agriculteurs sur les barrages filtrants, les camions frigorifiques étrangers venus livrer en France voient parfois leur cargaison déchargée sur la route. Mais cela n’est pas sans conséquence.
Dans la Nièvre, lundi 29 janvier, des fruits et légumes venus d’Espagne ont été sortis d’un camion lituanien. Mais les agriculteurs n’ont pas détruit la marchandise et ont décidé de donner les produits à plusieurs associations, à commencer par le Secours populaire. Un geste de solidarité qui participe à la popularité du mouvement, mais qui n’empêche pas d’éventuelles poursuites.
"S’il y a un dépôt de plainte, il faudra probablement qu’on paye ces légumes, même si des associations en ont profité", explique Emmanuel Bernard, président de la FDSEA de la Nièvre, qui appelait à manifester au même titre que les Jeunes Agriculteurs. "On a dû faire un emprunt, au niveau du syndicat départemental, pour rembourser les dégâts des manifestations de 2016. On a fini de payer en 2023. Il faut avoir conscience de ça."
Des leaders syndicaux en responsabilitéC’est aussi pour cela qu’ils n’ont pas vidé la cuve du camion de lait végétal qu’ils ont arrêté sur l'A 77, mardi 30 janvier. "J’ai eu le patron de la Fédération nationale laitière au téléphone. Il était favorable à ce qu’on vide. Mais pour ça, il faut des garanties qu’on soit aidées par la suite." Les agriculteurs nivernais ont opté pour la méthode plus responsable, et moins coûteuse, avec un simple blocage.
Cette responsabilité financière en cas de dégradations anime aussi les responsables syndicaux lors des déversements de bennes. À Nevers, vendredi 26 janvier, quand les tracteurs sont arrivés en ville, ils sont intervenus pour isoler les éléments les plus virulents et empêcher les départs de feu.
Quand la colère des agriculteurs s'est déversée à Nevers en vidéo :
Guillaume Clerc