Patrick Martin, nouveau président du RCGC (Creuse) : « Il faut recréer un vrai esprit associatif »
Patrick Martin a été désigné, ce lundi 5 juillet, nouveau président du Rugby Club Guérétois Creuse. L'ancien joueur, médecin et vice-président du club veut adopter un mode de gestion assez différent de son prédécesseur, Jean-Claude Tanty, qui n'a pas souhaité poursuivre son mandat.
Dans quel état d'esprit accédez-vous à cette présidence après la démission de Jean-Claude Tanty ?
« Pour commencer, je tiens à préciser qu'il n'y a pas eu de démission. À chaque fois qu'il y a une assemblée générale, à la suite, il y a une élection du nouveau bureau comme chaque année donc on ne peut pas parler de démission de Jean-Claude Tanty. Il ne s'est simplement pas représenté. »
Pourquoi fallait-il du changement à la tête du club ?
« Il en fallait car il y avait un problème de dirigeants bénévoles qui étaient de moins en moins nombreux. Moi, je suis absolument sûr que les comptes financiers sont sains oui. On a de très bons entraîneurs et une bonne équipe de Fédérale 3. Tout ça est certainement à mettre au crédit de Jean-Claude Tanty. Le problème, c'est la gouvernance, il a confondu association et entreprise. »
Pouvez-vous être plus précis ?
« Une entreprise, c'est un PDG avec des gens payés et une hiérarchie. Une association, ce sont des gens qui prennent de leur temps pour venir passer de bons moments. Il y a forcément une autorité mais elle est partagée. Je voudrais qu'au lieu du "je", on dise "nous". Je pense que c'est pour cela qu'une équipe m'a porté à la présidence. »
Le mode de gestion était-il donc trop personnel ?
« C'était un mode de gestion vertical et non horizontal. Il faut rappeler que le lien de subordination n'est pas le même dans une association et une entreprise. Et, il a aussi dit quelques approximations dans son interview publiée dans votre journal. »
Sur quels éléments aimeriez-vous revenir ?
« Oui, quand Jean-Claude Tanty dit qu'il laisse le club dans un meilleur état qu'au moment où il l'a pris. Il ne faut pas oublier qu'il est dans le club depuis vingt-et-un ans, il a participé aux décisions, notamment au niveau financier. Il ne faut pas qu'il regarde que les cinq années durant lesquelles il a été président. Donc les déficits qu'a connus le club, il en était aussi solidaire. Ça a choqué deux anciens présidents qui me l'ont fait remarquer. »
En Creuse, le RCGC est à la relance avant des saisons décisives
Mais vous confirmez qu'il laisse le club dans une bonne situation financière ?
« La situation financière est bonne mais ce club peut mourir en bonne santé. Un club, c'est fait de finances, d'une équipe et de bénévoles. Sur les deux premiers points, ça va. Mais le troisième non depuis des années. Mais, il faut bien dire que dans ce club, personne n'est hostile à Jean-Claude. Je lui ai dit que j'étais tout à fait prêt à travailler avec lui. D'autres ont été présidents et sont redevenus des membres du comité directeur. »
Et quand il dit que vous "ne tiendrez pas six mois", qu'en pensez-vous ?
« Cette phrase a choqué beaucoup de personnes. Je veux bien croire que ses mots ont dépassé sa pensée. Mais connaissant son attachement sincère à son club de toujours, c'est sans doute plus une crainte qu'un souhait de sa part. »
Et vous, quelle sera votre ligne directrice pour diriger le club ?
« La première chose sera de recréer un vrai esprit associatif, avec de la respiration dans le club, avec de vraies fonctions pour chacun et un peu plus de démocratie. Il faut de la délégation, de la transparence et de la communication. Mais il ne faut pas s'attendre à un changement radical sur tout car certains aspects sont très bons. Et, pour rassurer les joueurs, je tiens à dire que notre équipe de dirigeants tiendra les engagements pris par l'ex-président. »
À moyen terme, quelles sont vos ambitions pour le RCGC ?
« Sportivement, on va viser une qualification comme chaque année. Nous sommes dans une nouvelle poule très homogène et plus dure que l'année dernière. Tout peut se jouer sur un coup de dés, un fait de jeu, un arbitre. Mais, il faut aussi amener de la convivialité. Que les bénévoles soient contents de venir et que d'autres viennent. Nous en manquons comme bon nombre d'associations sportives en ce moment. J'en profite pour lancer un appel. Il nous faut du monde ! »
Propos recueillis par Alix Vermande