Boîtes de nuit : une réouverture aux allures de "roulette russe" pour les gérants du Puy-de-Dôme
« Testez-vous ! » C’est le mot d’ordre des propriétaires de boîtes de nuit, qui vont pouvoir rallumer les boules à facettes dès vendredi 9 juillet. Un retour presque à la normale, entre angoisse et bonheur.
Malgré les contraintes sanitaires, ils ne se voyaient pas faire autrement que de reprendre le chemin de leur passion. Alors que moins d’une boîte de nuit sur deux devrait rouvrir ce vendredi 9 juillet, Julien Beaufils et Christian Choisy n’ont eux pas hésité une seule seconde. Au risque de tout perdre…
Une discothèque sur deux restera fermée« On s’est tellement battu pour pouvoir ouvrir que nos clients ne comprendraient pas que l’on n’ouvre pas maintenant que l’on a le droit », justifie Julien Beaufils, gérant du Cap Club à Aubière (Puy-de-Dôme) et qui a livré toutes les batailles possibles, de Paris à Lyon, pour avoir « le droit de travailler ».
Julien Beaufils, pressé de retrouver sa clientèle. Photo Franck Boileau Une reprise d’activité qui, si elle le réjouit, alimente aussi ses angoisses. « On est à la fois heureux de retrouver les gens, psychologiquement, c’était essentiel, et en même temps les contraintes imposées par le pass sanitaire s’annoncent compliquées. »
Christian Choisy, gérant du dancing Dubien à Pont-du-Château, affiche son anxiété. Un stress à quelques jours de l’ouverture qu’éprouve Christian Choisy, propriétaire du dancing Dubien à Pont-du-Château (Puy-de-Dôme). « Je suis très anxieux. J’ouvre dimanche, et je ne dors plus la nuit. » Après seize mois de fermeture, les questions sans réponse se bousculent à sa porte. « Est-ce que la clientèle sera là ? Voudra-t-elle de toutes ces contraintes ? Beaucoup de mes clients qui sont pourtant âgés de 40 ans et plus ne sont pas vaccinés, alors auront-ils envie de se faire tester ? De jouer le jeu ? »
La roulette russeAutant de tourments auxquels s’ajoute l’interrogation cruciale de la rentabilité. Là encore, les responsables de boîtes de nuit avancent dans l’obscurité la plus totale. « On est dans le brouillard. Si on dépasse les 50 % de chiffre d’affaires, les indemnités s’arrêteront, hors il faut au moins 80 % du chiffre pour pouvoir payer les salaires et rester rentable… » Après un silence lourd de sens, Christian Choisy clôt le débat.
« C’est la roulette russe. On se retrouve face à un mur avec une jauge maximale à 75 %. Ça passe ou ça casse ! »
Éternel optimiste, le patron du Cap Club tente de positiver. « Le masque n’est pas obligatoire et les tablées ne sont plus limitées. On va retrouver un semblant de vie normale, ça se fête, non ? »
Julien Beaufils, Martine Courbon, présidente de l'Umih 63, et Christian Choisy ont été reçus en sous-préfecture, pour recueillir les dernières consignes sanitaires.
Comment entrer en boîte de nuit ?
Test PCR. Les clients non vaccinés devront présenter un test PCR ou antigénique négatif de moins de 48 heures.
Pass sanitaire. Les personnes vaccinées devront présenter le QR Code de leur pass sanitaire (application Tous Anti Covid), ou un certificat de rétablissement du Covid-19.
Dernière minute. De 23 heures à 3 heures, une équipe médicale sera mise à disposition pour réaliser des tests antigéniques devant les établissements. Le test sera gratuit sur présentation de la carte vitale.
Contrôle. Une pièce d’identité sera exigée à l'entrée.
Carole Eon