Dans les coulisses de la visite de la ministre Agnès Pannier-Runacher chez Valade, à Lubersac (Corrèze)
C’est le troisième membre du gouvernement qui vient en Corrèze en moins d’une semaine. Des visites menées tambour battant et derrière, à peine maquillée, de jolies opérations de communication. Après Sophie Cluzel (1), à Altillac, Amélie de Montchalin (2), à Tulle, c’est Agnès Pannier-Runacher, ministre déléguée à l’Industrie qui était à Lubersac, jeudi 18 mars.
Quelques jours plus tôt, elle avait jeté son dévolu sur l’entreprise Valade, célèbre fabricant de confitures et de compotes, de l’ouest corrézien, pour évoquer le thème des entreprises de taille intermédiaire (ETI). Dont acte.
On s'attend à découvrir l'usine mais...Valade, qui vient d’être nommé lauréat du Plan de relance, s’organise pour accueillir la délégation d’officiels, d’élus et de journalistes locaux. Comme dans la plupart des visites ministérielles, on s’attend à découvrir l’usine en petit groupe, échangeant sur la production et les près de 200 personnes qui y travaillent. Il en sera tout autrement.
Le programme est clair. « Arrivée de la ministre par là. Elle monte dans une salle, vous (NDLR : les journalistes), dans une autre. Il n’y a pas de salle assez grande pour accueillir tout le monde dans la même. » Soit.
Présentation en visio sans sonDans une salle équipée d’un écran, une rapide présentation de l’entreprise est projetée. On devrait entendre Guillaume Argant, président de Valade, mais le son ne fonctionne pas. Sa directrice financière prend le relais en lisant un texte à toute vitesse.
Les officiels s’en vont visiter l’usine. Dans la salle, on attend puis on s’équipe. On retire tout bijou de peur qu’ils tombent dans la confiture. Mais nous ne verrons pas l’ombre d’un chaudron de confiture.
Des casques pour discuter entre euxOn nous autorise à rejoindre la délégation, à « faire des images » au moment de la mise en carton. À ce moment-là, on se dit qu’on va pouvoir échanger avec la ministre et le patron. Eh bien non. Ils sont tous équipés de casques pour discuter entre eux mais nous n’en sommes pas pourvus.
Ce qu'il faut retenir de la rencontre entre la ministre Amélie de Montchalin et cinq Corréziens ce vendredi à Tulle
Les photographes mitraillent comme ils peuvent canalisés par le directeur commercial. Et à peine sept minutes plus tard, c’est terminé. On nous ramène dans la salle. Et on attend les quelques minutes d’interview qui nous sont accordés avec Agnès Pannier-Runacher qui a pris le temps de discuter avec quelques salariés. Un échange auquel bien sûr nous n’assisterons pas non plus.
Des secrets bien gardésOn parvient tout de même à demander à Guilaume Argant pourquoi nous n’avons pas pu visiter comme l’ont fait les élus : « Pour préserver le savoir-faire mais aussi les marques pour lesquelles nous travaillons ». Pas d’inquiétudes, les secrets de Valade auront été bien gardés.
(1) Secrétaire d’État chargées des personnes handicapées. (2) Ministre de la transformation et de la fonction publique.
Emilie Auffret