All Star Perche : Renaud Lavillenie toujours guerrier
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Guerrier un jour... Au-delà des contraintes de l’organisateur et au-delà de la barre référence. Avec 6,06 m et trois essais devant 6,20 m, Renaud Lavillenie a retrouvé, ce samedi soir, les hauteurs qui ont précédé son record du monde de 2014.
Les contraintes sanitaires, les défections sur le plateau, les contre-perfs personnelles... Mais Renaud Lavillenie a agité tout ça, passant d’une première performance - organiser - à la seconde, ce samedi : gagner. Et avec le panache de ses plus belles années.
Laissant éclater, en passant, sa connaissance du monde de la perche, les records nationaux et personnels estimés émaillant ce concours au Stadium si particulier et si beau.
Donner le ton devant un public désincarné. Renaud Lavillenie sut le faire de bout en bout. Poing droit tendu, rageur, en redescendant de 5,70 m. La barre d’entrée la plus élevée de son hiver.
Une accolade au jeune Cormont, monté à 5,80 m, et il reprit sa marche, pardon son vol. A 5,86 m, bassin 10 cm au-dessus de la barre, ce fut un cri, royal. Puis la parenthèse d’un petit câlin avec Iris, sa fille, dans les tribunes.
Les 5,96 m lui résistèrent une première fois. Effleurés. A la tentative suivante, il était le patron, maître du saut et du concours ; pensez, à ces hauteurs. Le musculeux Néerlandais Vloon s’y hissa certes, mais se heurta au cran supérieur. 6,01 m sur lesquels le Clermontois fit impasse.
« Il faut des conditions particulières, mais qu’il fasse 6,20 m, j’en suis convaincu »
Lui, il voulait 6,06 m. La perf qu’il avait dans les jambes ces temps derniers, bloquée pour une question de choix de perche, d’un engin en phase avec ses énormes moyens. Ceux ressentis encore lors d’un échauffement de mammouth avec un fil à 6 m pour finir.
Il saisit sa plus grosse perche, la 5,20 m 13.8 de son record du monde, les 6,16 m d’il y a sept ans. S’élança de son long élan de 20 foulées, s’y reprit, avec une touchette du bassin à la deuxième tentative, avant de rayonner. De monter haut, laissant de la place encore au-dessus de la barre à 6,06 m. Et de gueuler de bonheur. Un plaisir retrouvé, à l’ancienne, traversa le Stadium, son public d’athlètes et de coaches, d’organisateurs et de journalistes. Renaud Lavillenie tomba dans les bras des siens. Moments intenses, récompense du guerrier.
Puis, devant une assistance déjà chavirée par les chiffres - record du meeting et de Clermont à 6,02 m rayés, troisième performance de la carrière du Clermontois - il envoya du rêve avec sa demande à 6,20 m. Remonté sur la piste surélevée, il reprit sa course vers les sommets. Trop hauts ceux-là. Pour l’instant...
En bas, dans la zone des coaches, le sourire de Philippe d’Encausse dépassait de son masque. « Il faut des conditions particulières, mais qu’il fasse 6,20 m, j’en suis convaincu ».
Francis Laporte