En Creuse, la nature est « à protéger encore et toujours » selon le randonneur Gérard Chaput
Dix ans après son témoignage dans nos 23 Coups de coeur pour la Creuse, Gérard Chaput, fondateur du club de marcheurs Lou Chami et de l’Enjambée creusoise, est toujours passionné de randonnée. Il poursuit ses explorations dans la Creuse, toujours émerveillé devant sa nature.
En 2010, vous déclariez que la Creuse était « amenée à devenir un département de plus en plus attractif ». Ces dix ans vous ont-ils donné raison ?
Je pense un peu. On s’en rend compte avec quelques nouveaux arrivants. Le confinement a permis à ces personnes de penser que d’avoir un pied-à-terre en Creuse serait une bonne chose.
Une vingtaine de maisons se seraient ainsi vendues autour de Bourganeuf pendant la période du confinement. C’est positif pour notre région.
Qu’est-ce qui a attiré ces personnes selon vous ?Un besoin de dépaysement, de venir dans une cité dans laquelle il fait bon vivre, en dehors des grands centres urbanisés d’aujourd’hui. Ils recherchent une tranquillité qu’ils retrouvent chez nous. Aussi, nous avons ici des paysages très attractifs.Des marcheurs de l'association Lou Chami sur le départ au stade de Bourganeuf : Gérard (à droite) et Marie-Claire Chaput, Christian Ribière, Mathieu Debasquiat, Patrice et Martine Perroud.
Vous pensez donc toujours que la nature est le plus grand atout de la Creuse et qu’il faut veiller à ne pas la recouvrir de sapins ?Oui, et aujourd’hui, on la protège un petit peu plus. Beaucoup des sapins qui étaient plantés à cette époque-là ont été abattus car ils étaient arrivés à maturité et en plus ils avaient une maladie. Ces terres ont été replantées mais avec des essences différentes, pas uniquement des résineux. Le déboisement de ces sapins-là a aussi permis de découvrir d’autres paysages qu’on ne voyait pas ; en ce moment, sous une bonne couche de neige, c’est plutôt magnifique.
Il y a dix ans vous dénonciez le manque de structures d’accueil, de liaisons ferroviaires et routières. La situation a-t-elle évolué ?Non, pas vraiment. On manque forcément de structures d’accueil mais ce n’est certainement pas facile. Il faut déjà trouver des gens pour les faire fonctionner. Au lac de Vassivière, là où il y a beaucoup de structures, on voit que les étés, surtout depuis deux ans, il y a beaucoup, beaucoup d’estivants.
Quant à notre réseau routier, il est bien entretenu, c’est plutôt un bon point. Mais hormis les grandes traversées de notre département et quelques agrandissements de route aux deux sorties de Bourganeuf, le reste n’a pas beaucoup évolué. Ce qu’on peut remarquer c’est qu’il y a beaucoup plus de camions sur l’axe Limoges-Clermont par Bourganeuf.
En dix ans, qu’est-ce qui s’est amélioré ?On découvre toujours ces beaux paysages creusois et on reste émerveillés par ce que la nature nous offre aujourd’hui encore.
Tout ce que la nature nous apporte, nous devons continuer à le mettre en valeur et à le protéger encore et toujours. Je pense par exemple que, parallèlement à l’industrie du bois qui est déjà très présente, il faudrait développer les panneaux solaires plutôt que les éoliennes. Gérard Chaput (à droite) s'est formé à la marche nordique, une activité sportive qui "fait travailler 80% des muscles en harmonie".
Propos recueillis par Céline Colin