Trois mois de prison ferme pour une série d'infractions routières commises à Clermont-Ferrand et Lempdes (Puy-de-Dôme)
À trois reprises, en juin, puis en octobre dernier, à Clermont-Ferrand et Lempdes (Puy-de-Dôme), un jeune homme de 19 ans a royalement ignoré les règles les plus élémentaires de sécurité routière. Il a été condamné à trois mois de prison ferme et maintenu en détention, ce mercredi, par le tribunal correctionnel clermontois.
Le 8 juin dernier, vers 4 heures du matin, boulevard Léon-Jouhaud, à Clermont-Ferrand, un équipage de la brigade anticriminalité parvient à intercepter un drôle de tandem. Un jeune homme circulant sur une moto d’enduro dépourvue de plaque d’immatriculation et d’éclairage est suivi par une voiture, dont le conducteur filme les acrobaties routières du deux-roues.
Immersion : 24 heures avec la BAC de Clermont-Ferrand
Ses « exploits » à moto filmés par un copain qui le suivait en voitureIl s’avère rapidement que la KTM d’enduro, dont le numéro de série a été soigneusement limé, a été volée un an plus tôt dans un garage de Courno-d'Auvergne. Son « pilote », qui n’est pas titulaire du permis et présente alors une alcoolémie de 1,46 g, affirme l’avoir achetée « pour 1.200 euros, sur le parking d’un supermarché ».
Le visionnage du petit film tourné en direct par son acolyte permet également aux enquêteurs de découvrir les « exploits » du motard, le soir des faits, entre séances de "wheeling" (circulation sur la seule roue arrière, NDLR), labourage consciencieux de la pelouse d’un rond-point dans la zone du Brézet et généreux excès de vitesse. Mais cette première série d’infractions n’a apparemment pas eu beaucoup d’effets sur le jeune contrevenant…
Au volant d'une "voiture de cité"...Dix jours plus tard, toujours à Clermont-Ferrand, il est à nouveau contrôlé par la police, au petit matin, cette fois au volant d’une Volkswagen Golf « de cité ». Comprendre un véhicule douteux, utilisé à tour de rôle par une foule de conducteurs plus ou moins identifiés et tout aussi douteux que la Golf en question. Il n’a évidemment toujours pas le permis et la voiture n’est pas assurée. En outre, il est en possession – comme le 8 juin – d’une petite quantité de résine de cannabis. Il est alors placé sous contrôle judiciaire dans l’attente de sa comparution devant le tribunal. Dans ce cadre, il lui est notamment interdit de conduire tout ce qui ressemble, de près ou de loin, à un véhicule terrestre à moteur.
Troisième épisode et placement en détention provisoireCette mesure ne l’incite pas pour autant à se faire oublier ! Le 11 octobre, à 1 h 30 du matin, à Lempdes, des gendarmes patrouillant à bord d’un véhicule banalisé aperçoivent un Peugeot Partner circulant en dépit du bon sens. Et c’est encore et toujours le même jeune homme qui est au volant ! Il rentre cette fois d’un concert de rap au Zénith de Clermont-Ferrand avec deux amis et un taux d’alcool de 1,32 g. Il cherche bien à fuir le contrôle des militaires, abandonne le petit utilitaire et tente de se cacher dans une haie, où il sera vite débusqué.
Première conséquence de cette nouvelle incartade : son contrôle judiciaire est aussitôt révoqué et il est placé en détention provisoire à Riom le 12 octobre.
Ce merctredi, depuis le box, le prévenu a reconnu tous les faits, ce qui n’a pas empêché le procureur de la République, Hervé Lhomme, de fustiger son comportement. « Il est dans la toute-puissance, fait ce qu’il veut, quand il veut ! », a-t-il martelé, avant de requérir une peine d’un an de prison, dont neuf mois avec sursis et mise à l’épreuve pendant deux ans, ainsi que la révocation d’une peine de deux mois avec sursis prononcée en février dernier dans le cadre d’une affaire de stupéfiants. Le tout assorti d’un maintien en détention.
"Le mois très dur qu’il vient de passer en prison lui a fait comprendre et réaliser beaucoup de choses".
« On retrouve les mêmes ingrédients dans tous les faits qui lui sont reprochés : stupéfiants, alcool et absence de permis, a ensuite noté son avocate, Me Isabelle Dubois. Le mois très dur qu’il vient de passer en prison lui a fait comprendre et réaliser beaucoup de choses. Et il a la franchise de reconnaître ses actes ».
Le tribunal l’a condamné à un an de prison, dont onze mois avec sursis et mise à l’épreuve pendant deux ans. Il a aussi prononcé la révocation de la peine de deux mois avec sursis et ordonné son maintien en détention (*).
Christian Lefèvre
(*) Le garage cournonnais victime du vol de la moto, en juin 2018, lors d’un cambriolage, s’est constitué partie civile. Représenté à l’audience par Me Julie Ramos, il a obtenu 1.493 euros de dommages et intérêts au titre des préjudices économique et d’image.