Pourquoi les manipulateurs en radiologie et en radiothérapie de l'hôpital de Brive sont "pas contents"
Ce jeudi 21 novembre, les manipulateurs en radiologie et en radiothérapie du centre hospitalier de Brive sont en grève pour une reconnaissance de leur métier et une revalorisation des salaires.
"Ah, Ah, Ah oui vraiment, Nous les manip on n'est pas contents". C'est en revisitant les paroles de la chanson de Cadet Roussel que les manipulateurs en radiologie et en radiothérapie du centre hospitalier de Brive ont choisi de faire passer leur colère et leurs revendications, ce jeudi 21 novembre, jour de grève national pour ces professionnels de santé "mal connus et mal reconnus".
Parce que leur rôle est méconnuLes manipulateurs de radiologie regrettent que leur métier soit mal connu alors que "notre rôle est central au sein de l'hôpital. On réalise les radios, les scans, les échographies, ce qui concerne notamment une grande partie des personnes qui passent aux urgences. Sans nous, il n'y a pas de diagnostic", rappelle Gaël Bois, un des 22 manipulateurs radio de l'hôpital de Brive.
Parce que les soins qu'ils réalisent ne sont pas reconnus"On réalise également des actes de soins, comme quand on pose de cathéters, poursuit Gaël Bois. Mais on ne reconnaît pas nos compétences, nos salaires ne sont pas à la hauteur de nos missions et on n'a pas droit à des primes. Nous ne sommes que 35.000 en France, contre 600.000 infirmiers, donc il est difficile de se faire entendre".
Parce qu'on leur "en demande toujours plus"Dans le service de radiothérapie, même sentiment pour les dix-sept manipulateurs qui réalisent des traitements par rayon : "On nous en demande toujours un peu plus, explique Séverine Bordas. Nos plages horaires vont de 8 heures à 20 h 40 ; et mercredi, des collègues ont fini à 22 heures !"
Parce qu'ils ont été "oubliés" par le plan hôpitalDans le plan hôpital présenté par le gouvernement, les manipulateurs n'ont vu aucune avancée pour leur métier :
On est les oubliés ! Alors qu'une grosse partie de notre activité est liée aux urgences et qu'un patient sur deux à l'hôpital a besoin d'un acte radiologique.
Parce qu'ils sont moins payés dans le publicSoutenus par les syndicats CGT, CFTC et FO, les manipulateurs de l'hôpital, qui ont débrayé une heure ce jeudi, réclament ainsi une revalorisation des salaires et des primes : "Il y a une différence de 400 € entre le privé et le public pour un manipulateur radio. Dans le public, on commence à 1.300 € ; dans le privé, à 1.700€, avec le treizième mois et des primes qu'on n'a pas."
Avec le chef du service de radiothérapie, on soutient les manipulateurs qui sont considérés comme des techniciens alors qu'ils réalisent également des actes de soin. Leur travail de soignants est d'ailleurs indispensable.
Les grévistes demandent également, au niveau de l'hôpital de Brive, "que les heures supplémentaires soient payées convenablement, et non plus récupérées."
Christine Moutte