Trois raisons qui expliquent pourquoi certains distributeurs de billets sont supprimés en Corrèze
En Corrèze, au moins deux distributeurs automatiques de billets seront supprimés en 2019 par le Crédit Agricole, à Ayen et à Vigeois. Si les habitants des villages concernés s'en plaignent, tout comme leurs élus, la banque explique ce qui guide ce choix.
Si certains pensaient, il y a quelques années, que la fermeture des petites agences bancaires et leur remplacement par des automates était une solution pérenne, ils se trompaient. Ainsi, à Ayen, en Corrèze, le distributeur automatique de billets du Crédit agricole vient d'être débranché, ce lundi 18 novembre. Il sera bientôt démonté et ôté du local qui abritait, autrefois, une agence bancaire dans le petit bourg de 720 habitants.
Samuel Frugier, directeur général adjoint du Crédit Agricole Centre France, explique ce qui guide les choix de sa banque en la matière.
"Il y a de moins en moins de cash""Il y a de moins en moins de cash en circulation", explique Samuel Frugier. Lutte contre le blanchiment d'argent et la fraude obligent, la tendance est aux virements, et aux achats via carte bleue (notamment avec le sans contact) ou aux bons vieux chèques. "Partout, le nombre de retraits est en baisse".
Les automates génèrent moins de profitsUn distributeur automatique de billets génère de la richesse grâce au flux de ses usagers : à chaque fois que le client d'une autre banque utilise un automate du Crédit Agricole, par exemple, sa banque verse au Crédit Agricole une rémunération, fixée par une autorité. Et plus il y en a, plus son propriétaire touche de l'argent. Logique. Or, " la rémunération que le propriétaire du distributeur touche de la part des autres banques est en baisse", note Samuel Frugier.
Ils coûtent de plus en plus cher à sécuriserMoins de retraits, des retraits moins bien payés et, en face, des « coûts de sécurisation de plus en plus élevés », résume le directeur général adjoint du Crédit Agricole Centre France. « Pour les distributeurs, on ne parle même pas de rentabilité, on parle de moindres pertes. On perd de l’argent sur nos DAB. On essaie de les maintenir quand on peut mais parfois, c’est compliqué. »
Seuil. Le nombre de retraits mensuels pour qu’un distributeur automatique de billets soit à l’équilibre varie entre 4.000 et 4.500. Ayen n’en affichait que 950 en moyenne.
Si la suppression d'automates dans les grandes villes passe souvent inaperçue, elle est plus difficile à accepter en zone rurale, quand la machine est l'unique à plusieurs kilomètres à la ronde. Pour autant, Samuel Frugier assure que sa banque n'abandonne pas les campagnes : « Nous sommes le premier financeur du territoire, nous soutenons des actions locales. Dans les trois ou quatre dernières années, je ne me souviens pas qu’on ait fermé une seule agence en secteur rural en Corrèze. Et aujourd’hui, je n’ai aucun projet de fermeture d’agence en secteur rural en Corrèze. »
Pomme Labrousse