Pourquoi le Département du Cantal va verser 700.000 € au centre thermal Caleden de Chaudes-Aigues
La fermeture de l’espace thermoludique, suite à des défauts sur la toiture, a des conséquences sur la trésorerie de Caleden, le centre thermal de Chaudes-Aigues (Cantal). Le conseil départemental, actionnaire à près de 67 %, va verser un apport de 700.000 € sur les comptes .
Construit en 2009, le toit du centre thermal Caleden, à Chaudes-Aigues (Cantal), souffre de défauts qui ont nécessité de fermer l’espace thermoludique au public, en septembre 2018. Un an plus tard, le dossier fait toujours l’objet d’une bataille entre experts, et l’activité thermoludique est toujours à l’arrêt.
« Un contentieux a été ouvert avec les entreprises et le juge a fixé la fin de la phase d’expertise au 31 décembre », a expliqué Bruno Faure (Les Républicains), le président, ce vendredi 27 septembre, aux conseillers départementaux réunis en séance publique, à Aurillac.
Le conseil départemental, actionnaire à près de 67 %Ils devaient se prononcer sur l’apport de 700.000 € du Département au compte courant d’associés, sollicité par la SAEM Caleden dont le Département est actionnaire à près de 67 %.
« Il s’agit de faire face à la baisse des recettes, et d’envisager le début des travaux dès que le juge l’autorise. C’est une facilité de trésorerie. Ce n’est pas un investissement, Caleden devra nous rembourser cette somme dans les deux ans. Nous sommes mobilisés depuis longtemps pour soutenir la station thermale, importante pour l’activité économique du territoire. Ce sont aujourd’hui près d’une quarantaine d’emplois. »
Le président de la SAEM, « victime d'une campagne de dénigrement »Bruno Faure a également salué « la décision courageuse pour le public et le personnel de fermer l’espace thermoludique » de son vice-président Didier Achalme, également président de la SAEM, « victime d’une campagne de dénigrement sur les réseaux sociaux ». Un collectif d’habitants de Chaudes-Aigues demande notamment sa démission.
Ses collègues, toutes sensibilités confondues et à l’unanimité, lui ont apporté leur soutien. Pour Vincent Descœur (majorité départementale), Didier Achalme a pris « la bonne décision ». Il rappelle aussi que si le Département n’était pas venu sauver Caleden, « il y a belle lurette qu’il n’y aurait plus d’activités thermales dans le Cantal », en faisant référence à la reprise de la gestion de Caleden par le Département, suite à la liquidation judiciaire, en 2011, du groupe privé qui s’en occupait jusque-là.
Caleden, une bataille judiciaire sans fin
Céline Charriaud (Rassemblement et ouverture pour le Cantal), également membre du conseil d’administration, a pu constater que « tout est fait par la direction et les équipes pour que les choses soient résolues le plus vite possible. Laisser dire le contraire n’est pas responsable ».Mêmes propos de la part d’Alain Calmette (LREM) :
« Cet élu, qui hérite de ce dossier difficile, a pris la seule décision responsable de sécurité absolue. Les insinuations à son encontre sont inacceptables ! »
Michel Cabanes (Groupe du rassemblement démocratique) va plus loin en parlant « des méthodes mafieuses de certains inadmissibles. »
Perte de chiffre d'affairesVisiblement touché par ces témoignages, Didier Achalme y a associé le personnel, « qui souffre aussi de cet acharnement ».
« Les équipes font un excellent travail dans des conditions difficiles, car, contrairement à ce qui est dit à l’extérieur, la partie cure thermale, fonctionne bien, elle est même en progression. »
Reste que la perte de chiffre d’affaires dû à l’arrêt de l’activité thermoludique (qui a également des répercussions sur l’hôtel) peut « mettre en péril » Caleden. « Si il n’y avait pas d’intervention publique, le centre aurait fermé, lance Didier Achalme. Mais là, c’est grâce au soutien du Département que nous allons continuer ! Dès que nous aurons l’autorisation d’engager les travaux, nous les lancerons. »
Emmanuel Tremet