Assises de la Creuse : le professeur de mathématiques clame son innocence
Un professeur de mathématiques de 50 ans est jugé en appel depuis ce lundi 9 septembre, à la cour d’assises de la Creuse, pour des viols et des agressions sexuelles sur sa fille et sa belle-sœur, ainsi que des atteintes sexuelles sur des élèves.
Mohamad B., qui a été condamné à 14 ans de réclusion criminelle en première instance, est apparu ce lundi moins arrogant que lors de son premier procès. Ce Franco-libanais est incarcéré depuis le mois de décembre.
« Je voudrais vous dire que je suis innocent, lance-t-il dès le début de l’audience. J’ai vécu la guerre au Liban. J’ai eu peur pendant 20 ans au Liban. Plusieurs fois, j’ai failli mourir, j’ai vu des morts devant moi. La peur que j’ai aujourd’hui est encore plus forte. »
Originaire de Beyrouth, Mohamad B. est arrivé en France à 20 ans pour faire ses études à l’université de Limoges. Il a donné des cours particuliers de mathématiques pendant plusieurs années avant de passer le Capes. Il a ensuite enseigné dans un collège de Limoges.
Attouchements, menaces et harcèlementC’est Juliette (*), une amie de sa fille, qui a donné l’alerte. Elle a déposé plainte en juillet 2013 à Limoges. À l’occasion de cours privés, l’accusé lui aurait fait des avances et l’aurait touchée sur des parties intimes de son corps. Il l’aurait ensuite menacée et harcelée par SMS.
Entendue par les enquêteurs, la fille de l’enseignant avoue qu’elle a elle-même été victime de viols et d’agressions sexuelles de la part de son père depuis l’âge de 12 ans. Avant de se rétracter.Deux autres jeunes femmes accusent l’homme. Sophie (*), une amie de sa fille, affirme qu’il lui a mis la main sur la cuisse et la poitrine, en voiture, après lui avoir proposé de lui donner des cours gratuits.
La belle-sœur de Mohamad B. dénonce des faits encore plus graves de viols et d’agressions sexuelles de ses 14 ans à ses 21 ans.
L'homme conteste l’ensemble des accusations. Son casier judiciaire était jusque-là vierge. Ce lundi, il a toutefois reconnu qu’il avait « trahi » sa femme en « draguant » Sophie et en « flirtant » avec Juliette.
Seules deux victimes se constituentSur les quatre victimes présumées, deux seulement se sont constituées parties civiles. Elles sont présentes au tribunal.
Très volubile, l'accusé a longuement évoqué son enfance au Liban lors de la première journée d’audience. La guerre a démarré en 1975, alors qu’il n’avait que six ans. « C’est des images que je n’oublierai jamais », a-t-il confié, visiblement encore affecté par cette enfance sous les bombes.
(*) Les prénoms ont été modifiés.
Catherine Perrot