Il a comparé les éditions 1906 et 2002 du Larousse
Invité de La Pléiade, Jean-Claude Rimbault a longuement parcouru les pages de la première édition du dictionnaire Larousse de 1906 avec celle de 2002.
Un « piéton » du dictionnaire à La Pléiade
«Vous me semblez tous être des gens sérieux, mais je préfère vous prévenir, je ne le suis pas. Moi, c'était pour rire que j'ai arpenté les dictionnaires », a précisé Jean-Clau-de Rimbault, en préambule de sa conférence sur Les mots et leur utilisation, proposée à La Pléiade.
Certes, cet ex-ingénieur en informatique, qui se dit être un « piéton du dictionnaire », aurait pu ajouter un piéton endurant ! Il a en effet passé un temps extrêmement important, notamment dans son travail de comparaison de la première édition du dictionnaire Larousse de 1906 avec celle de 2002. Il voulait qu'environ cent ans séparent deux éditions.
Une grande rigueur dans son travail d'investigationsJean-Claude Rimbault a narré, avec beaucoup d'humour, toutes les trouvailles qu'il a compilées\Même s'il a fait preuve d'une grande rigueur dans son travail d'investigations.
« En 1906, on parlait de respiration artificielle, de désinfection d'une plaie, on peut dire que le dictionnaire était un manuel de moralité, d'éducation ».
Il s'est attaché à comparer l'évolution des illustrations (phrases exemples) données aux mots, car pour Pierre Larousse, « un dictionnaire sans exemple est un squelette sans os ».
Ainsi en 1906, à « sacré », on pouvait lire « Il a le feu sacré du travail », en 2006, on trouve « C'est un sacré menteur ». Ou bien encore en 1906, on trouvait au mot « demande », une « demande en mariage » ; cent ans après, c'est devenu « une demande de divorce ».
Il distingue aussi les mots « comètes » parce qu'apparus puis disparus, des mots « coucous » qui sont réutilisés avec un sens différent.
Jean-Claude Rimbault affirme aussi « que 20 à 25 % du vocabulaire a disparu, alors qu'on a un taux de mots nouveaux d'environ 40 à 50 % ». En fait, on enlève des mots qui sont devenus jetables pour faire de la place aux nouveaux.
Il avoue également « être agacé par ces mots anglais qu'on utilise abusivement alors que l'équivalent français existe. Par exemple pourquoi employer « mature » au lieu de « mûr » ».