Eric Correia et Delphine Bonnin mobilisent pour les municipales à Guéret
Pour son premier acte en public, l’association Guéret 2020 d’Éric Correia et Delphine Bonnin, créée en vue des municipales, a fait le plein de public, sans tout clarifier entre la rupture qu'ils veulent incarner, et le statut de sortants qui est le leur.
«Ce n’est pas un lancement de campagne », a introduit, mardi 25 juin, dans la salle de Jouhet, Éric Correia. Précision nécessaire tant ça y ressemblait.
En tout cas, c’était le lancement de quelque chose. Le premier événement public de Guéret 2020, l’association créée en février par Éric Correia, donc, et Delphine Bonnin. Et un lancement réussi côté public avec une petite centaine de soutiens et de curieux prêts à s’enfermer en cette soirée de canicule.
Soirée d’ex et autresDans les rangs, beaucoup de ceux qu’on croisait avant dans les soirées socialistes, désertées depuis. Mais pas que. Une soirée avec un projet : inviter tout ce petit monde, et au-delà la population de Guéret, à co-construire un projet avec le tandem Bonnin/Correia. Tous les deux sortants de la majorité municipale. Tous les deux de gauche. Tous les deux élus – elle, adjointe au maire?; lui, conseiller régional et président de l’Agglo – mais, tous les deux, « en rupture ».
réunion de l'asso d'éric Correia et Delphine Bonin, Municipales « Les partis politiques traditionnels sont morts », assène Éric Correia. « Le clivage gauche/droite est moins net, tempère Delphine Bonnin, la colère sociale qu’on a tous vu s’exprimer a démontré la volonté des citoyens de participer au processus politique ».
Autre chose, autrementFaire autre chose, faire autrement… Les deux fondateurs de Guéret 2020 ont lancé l’invite en la balisant un petit peu. « Je dis d’où je viens, je suis de gauche », assume Correia. Mais les deux vont militer pour l’ouverture à tous, toutes les étiquettes, surtout toutes les bonnes volontés. En excluant juste les extrémistes de tout poil. Surtout si lesdits poils font une mèche à droite.
Petits jalons aussi sur le projet à construire : il doit être social, territorial et écologique… et réaliste, notamment sur plan financier. « On peut être disruptif et réaliste, insiste Éric Correia. Il y a de grandes idées qui ne réclament pas tant d’argent que cela ».
Des idées, il y en aura dans la salle, sur les mobilités, notamment?; entre celui qui veut qu’on laisse les voitures à l’entrée de la ville et cet autre qui a mesuré la route à Lavaveix. Là, après travaux, on a laissé six mètres aux voitures et tout le reste au trottoir…
Pas l’heure du bilanMais au final, il y aura eu plus de questions que de propositions. Étrangement, une ne leur sera pas posée, par personne : êtes-vous candidats aux municipales de 2020?? Allez-vous monter une liste?? Peut-être était-ce évident pour tous, mais à aucun moment les intéressés ne le diront. Éric Correia envisageant juste, si une liste devait voir le jour, qu’elle soit d’« intérêt municipal », sans couleur politique. En revanche, la question de l’inventaire vient. Que prennent-ils pour eux?? Ou pas?? Dans la gestion de l’équipe sortante.
« Ce n’est pas l’heure du bilan », botte en touche Éric Correia. Pourtant, il sera toute la soirée en filigrane. Car les citoyens interrogent sur la future piscine et le campus étudiant, sur le centre-ville qui se meurent, les trottoirs qui sont sales, l’hôpital qui est à la peine et le cinéma qui doit déménager…
Rompre ou sortir??Delphine Bonnin et Éric Correia répondent, défendent les politiques menées, les résultats obtenus… sur le campus de Guéret, le pôle domotique, le territoire zéro chômeur qui va être lancé.
Mais alors, ils sont sortants ou « rompants »?? Pourtant, ils le disent : « si nous sommes là ce soir, c’est que la politique menée à Guéret jusque-là ne nous satisfait pas ». Mais quoi?? Qu’est-ce qui n’a pas été satisfaisant??
Sarkozy avec Chirac, Macron avec Hollande ont démontré qu’on pouvait, en même temps, être sortant et en rupture. Et gagner. Mais pour cela, il faut clarifier… ou trahir. En tout cas, faire le tri. Guéret 2020 doit multiplier les réunions cet été, pour une restitution des travaux à la rentrée. Ce sera peut-être l’occasion de clarifier.
Eric Donzé