Autisme : bientôt un « forfait précoce » pour prendre en charge le premier bilan psychomoteur de l'enfant
La mise en oeuvre d'un décret du 28 décembre 2018 va favoriser la prise en charge des bilans psychomoteurs pour les enfants de 0 à 6 ans, afin de détecter les troubles le plus tôt possible.
La stratégie nationale pour l’autisme est sur le point de donner un coup de pouce aux familles et à la profession de psychomotricien. Un décret du 28 décembre 2018 doit permettre la prise en charge des bilans psychomoteurs pour les enfants de 0 à 6 ans, dans la limite d’un forfait appelé « forfait précoce », afin de détecter le plus tôt possible les troubles du neuro-développement et mettre en place un accompagnement adapté.
Actuellement, les interventions des psychomotriciens libéraux ne sont pas prises en charge par l’Assurance maladie. « Ce sera le premier acte conventionné et remboursé pour les parents », explique Violène Roy-Martin, psychomotricienne libérale installée à Cusset et enseignante à l’école de psychomotricité de Vichy. « C’est une avancée pour la profession. »
« Les cinq premières plateformes en Auvergne Rhône-Alpes seront désignées mi-juillet par l’Agence régionale de santé. Le maillage de l’intégralité des départements sera réalisé progressivement et complet à l’horizon 2022 »
Pour favoriser une prise en charge précoce, des plateformes de coordination et d’orientation (PCO) seront mises en place. « Les cinq premières plateformes en Auvergne Rhône-Alpes seront désignées mi-juillet par l’ARS », indique l’Agence régionale de santé. « Le maillage de l’intégralité des départements sera réalisé progressivement et complet à l’horizon 2022. »
Concrètement, le médecin (médecine scolaire, médecin de Protection maternelle et infantile, médecin généraliste, pédiatre), qui suspecte un possible trouble neuro-développemental, pourra orienter l’enfant vers cette plateforme. Celle-ci mettra en œuvre les bilans nécessaires auprès des structures sanitaires ou médico-sociales ou auprès de professionnels libéraux qui auront contractualisé avec elle.
« On va observer s’il y a une hétérogénéité dans le développement de l’enfant, une difficulté », explique Violène Roy-Martin. « Si les doutes se confirment, la plateforme pourra orienter l’enfant vers un neuro-pédiatre. »
Estelle Dissay