Pourquoi le devenir du musée de la Résistance de Frugières-le-Pin (Haute-Loire) fait-il toujours débat ?
Samedi 8 juin, à l'occasion de l'assemblée générale, les membres de l'association du musée de la Résistance Joseph Lhomenède, à Frugières-le-Pin (Haute-Loire), ont principalement débattu du devenir de la structure, notamment son potentiel agrandissement.
Au moins une cinquantaine de personnes étaient présentes, samedi 8 juin, lors de l'assemblée générale du musée de la Résistance Joseph Lhomenède à Frugières-le-Pin. Le débat principal a concerné l'agrandissement du musée.
Parce que le projet d'agrandissement est toujours dans les cartonsIl y a deux ans, l'association a fait appel à un architecte pour réfléchir à un projet d'agrandissement du musée car celui-ci est trop petit pour accueillir l'intégralité de ce que la présidente de l'association Alexandra Rollet qualifie de « patrimoine hors du commun ».
Alexandra Rollet, présidente du musée de la Résistance Joseph Lhomenède de Frugières-le-Pin, le 8 juin 2019.
Mais déjà, lors de la dernière assemblée générale de l'association, en 2018, le projet présenté n'avait pas accueilli l'assentiment du conservateur Maurice Capelani. Et pas question de passer outre son avis car, comme l'a justement rappelé la présidente :
"Sans Jacqueline et Maurice Capelani, cet endroit n'existerait pas."
... et parce qu'il doit obtenir l'avenir l'aval de Maurice Capelani, le conservateurMaurice Capelani, mémoire vivante et conservateur du musée de la Résistance Joseph LhomenèdeVéritable mémoire vivante locale, en particulier sur le sujet de la Seconde Guerre mondiale, Maurice Capelani a redit, à l'occasion de cette assemblée générale, son opposition au projet présenté par l'architecte.
"Moi je veux un bâtiment en lamellé-collé, juste à côté [du bâtiment principal du musée]."
Et d'évoquer la possibilité de passer par un autre architecte. Ce à quoi la présidente lui a répondu : « nous avons travaillé avec un architecte qui nous a fait une étude gracieusement. On ne peut pas l'éconduire au moment de réaliser l'agrandissement ! Et il est tout à fait ouvert pour faire les modifications. »
Assemblée générale du musée de la Résistance de Frugières-le-Pin, le 8 juin 2019
S'adressant à Maurice Capelani, un membre de l'association, Jean-Pierre Noir, a tenté de jouer les médiateurs :
"On a un capital historique énorme. Tout le monde sait, Maurice, quel a été ton engagement. Il faut dépasser ces querelles et que le lieu de mémoire et de recherches historiques existe. Je veux bien être arbitre."
Et d'ajouter qu'un jour sans doute, le musée porterait le nom de Capelani. « Non, je ne veux pas ! » a vivement répondu ce dernier. « En tout cas, tout le monde saura qui a porté ce projet », a relancé Jean-Pierre Noir. (empty)
Parce que la question du financement reste épineuseLe coût du projet, rapidement estimé à 3 millions d'euros, ne pourra être suporté par l'association. Il faudra alors trouver des subsides, du département, de l'État ou de l'Europe. « Il faut que vous ayez un bon dossier pour obtenir des subventions », a lancé un participant à l'assemblée générale. Réponse de la présidente :
Lorsque nous aurons avancé dans l'inventaire, nous pourrons peut-être obtenir plus de subventions.
Et l'inventaire, c'est une grande partie de la mission qui a échû à Thibault Coupiac, lorsqu'il était encore en service civique pour l'association. « Nous avons inventorié des photos, des journaux, des documents, des cartes postales. Environ 1.000 livres sur les 4 à 5.000 de la réserve l'ont été. Et environ 10 % de ce qui a été inventorié a été numérisé. » Un travail titanesque que Thibault Coupiac poursuit désormais uniquement sur son temps libre pendant les week-ends, son service civique étant terminé.
Campagne de financement avortéeMaurice Capelani dans le hangar qui abrite une partie eds 45 véhicules d'époques du musée de la Résistance.L'association a bien lancé il ya quelques mois une campagne de financement participatif sur la plateforme Ulule pour exposer les véhicules d'époque du musée, mais celle-ci a achoppé. Moins de 500 euros de dons ont en effet été récoltés sur un objectif de 5.000. Les contributeurs ont donc été remboursés en intégralité. « On va relancer une campagne, a néanmoins assuré le Thierry Coupiac, le trésorier. On mettra un objectif à 3.000 cette fois-ci. »
Daniel Lauret