La Mad Jacques a fait converger 2.500 autostoppeurs du côté de Chéniers (Creuse)
L’arrivée de la Mad Jacques a eu lieu ce samedi à Chéniers. Elle s’est poursuivie par un festival organisé dans une bonne humeur très contagieuse.
Le ballet de voitures a bien eu lieu, samedi après-midi autour de Chéniers. Il faut dire que 2.500 auto-stoppeurs qui convergent de toute la France vers la commune creusoise, ça ne passe pas inaperçu. Les premiers sont arrivés en fin de matinée. Dans l’après-midi, le flux d’arrivants n’a pas faibli vers le Moulin de Piot. Tout le monde était très content d’avoir fini la course et d’avoir vécu une chouette aventure, démarrée à 8 heures du matin au départ de plusieurs grandes villes de France.
De Pékin Express à Chéniers ExpressCamille et Marie sont arrivées à 14 heures, au départ de Toulouse. « On a dû marcher quelques fois, mais dans l’ensemble, on s’en est bien sorti. » Elles ont décidé de participer à la course suite aux conseils d’une copine. « Et puis, on rêvait de faire Pékin Express ». Elles ont finalement choisi de faire un Chéniers Express.
Au camping, les autostoppeurs ont rapidement pris leurs marques. Les deux compères ne connaissaient pas la Creuse. « Je ne me suis jamais dit “tiens, j’irai bien en Creuse” et c’était l’occasion. Le lieu est super, c’est nature. » Les arrivants ont vite pris possession des lieux. D’abord au stand pour notifier leur arrivée, puis direction le camping. Certains ont également pris des places pour les bus retour qui rallieront les villes de départ dimanche et lundi.
Hugo et Clémentine sont arrivés de Lyon. Ils ont pris leur quartier dans le camping en début d’après-midi hier. Et ont très vite apprivoisé les jeux pour enfants. « On a inventé le “glisse dans ta chambre”, explique Clémentine. On place la tente en bas du toboggan, on se glisse dans un sac de couchage et on atterrit tout de suite au lit. »
Délocalisation de la ligne téléphonique d'assistanceLa bonne humeur et les déguisements ont envahi l’espace autour du Moulin de Piot. Le maire de la commune, Gilles Gaudon, savourait. Et s’est fait alpaguer par bon nombre de participants. Un des défis lancés par les organisateurs de la Mad Jacques était d’ailleurs d’écrire une lettre en faveur de « Gillou président ». Claire et Coraline l’ont fait. « On lui a dit qu’il fallait développer Chéniers puis développer toute la France et d’augmenter le salaire des enseignants. » Pas difficile de deviner dans quoi les deux jeunes filles, parties de Paris, travaillent.
A pied, ou à mini-vélo, tous les moyens sont bons pour se déplacer sur le site du Moulin de Piot. Les participants les plus rapides ont eu l’occasion de souffler un peu. Il fallait bien garder des forces pour le festival qui se déroule toute la soirée de ce soir et qui se poursuit aujourd’hui. Les bénévoles, eux, étaient à pied d’œuvre. Ils sont en tout une bonne centaine sur le site pour encadrer les 2.500 participants. Soit le double de l’année dernière.
Les organisateurs ont su tirer partie du lieu. Ils ont l’habitude après deux premières éditions réussies. « On a quelques bénévoles qui ont une ligne téléphonique d’assistance pour les participants, mais on l’a installée au Bourg d’Hem, parce que le réseau sature à Chéniers quand il y a trop de monde sur le site. »
Les défis relevés haut-la-main par les participantsMême les locaux ont participé à l’effort commun. Et se sont octroyé une petite pause sur le site. Josette habite à La Souterraine et a croisé des auto-stoppeurs sur la route. « J’étais sûre qu’ils allaient à Chéniers, alors je me suis dit que j’allais les emmener. » Et du coup, elle a flâné autour de la rivière. Les gendarmes ont récupéré quelques participants. C’était un des défis mis en place par l’organisation. Des défis, il y en avait une belle ribambelle.
Chaque participant était invité à déposer ses pancartes au même endroit. Certains en ont fait plusieurs, comme crier “le petit Jacques” sur une aire d’autoroute. Mais il y en avait un bien plus difficile que les autres : faire de l’avion-stop. On ne sait pas s’il a été relevé par des participants. Mais chaque fois qu’un avion volait au-dessus de la tête des premiers arrivés, la plupart se demandaient si un duo était à l’intérieur.
Romain Conversin