Lutte contre les noyades d'enfants : Tulle Agglo apprend à nager à 2.500 enfants par an
Alors que le chiffre des noyades d'enfants en France est très élevé, l'agglomération de Tulle mène depuis longtemps une politique appuyée en faveur de l'apprentissage de la natation chez les enfants.
En 2018, 332 enfants sont morts par noyade. Un chiffre que la ministre des Sports Roxana Maracineanu veut réduire en lançant le plan "Aisance aquatique". Il s'agit d'apprendre plus tôt aux enfants à se débrouiller dans l'eau, c'est-à-dire à être autonome et pouvoir rejoindre le bord d'un bassin sans encombre dès l'âge de 4 ans.
Sur le territoire de Tulle Agglo, c'est la collectivité qui prend en charge l'apprentissage de la natation, de l'âge de 6 ans jusqu'au CM2. Voici ce qui est fait, et ce qui reste à faire.
48 séancesUn petit Tulliste, un petit Guennois ou un petit Grauliérois, bref un petit habitant de Tulle Agglo aura de grandes chances de savoir nager à son entrée au collège. S’il suit sa scolarité dans une école du territoire entre la grande section de maternelle et le CM2, il aura eu droit à 48 séances d’apprentissage de la natation en 6 ans. L’Agglo est plutôt exemplaire dans ce domaine en prenant en charge depuis longtemps la natation, pour les enfants des écoles de son territoire.
Accueillir les 4 ans : oui, mais...Jacques Jallat, maître-nageur et chef du bassin du centre aqua intercommunal, n’est pas contre l'accueil des 4 ans . Mais il prévient : « on ne peut pas accueillir des 4 ans en même temps que des 6 ans. Ils demandent plus d’attention ». D’ailleurs, les maîtres-nageurs ont déjà l’expérience de l’accueil d’enfants aussi jeunes avec le jardin aquatique. Hors temps scolaire, c’est un moment d’apprentissage de l’eau réservé au 4-6 ans, dans le cadre de l’école de natation. « Mais là, nous mettons un maître nageur pour cinq enfants ».
A 4 ans, pas question de songer apprendre à nager. « On travaille l’entrée dans l’eau, les équilibres, détaille le chef de bassin. Il s’agit de leur apprendre à faire l’étoile de mer, c’est-à-dire à se mettre sur l’eau, à rejoindre le bord en battant des pieds et des mains ».
Des résultatsAlors que la ministre estime qu'un collégien sur deux, en fin de 6e, ne sait pas nager, sur l'agglomération de Tulle, la situation est probablement meilleure. A l’issue des 48 séances scolaires à la piscine, entre grande section et CM2, il est probable que plus de 90 % de ces enfants savent nager, « avec des petites notions de brasse ou de crawl, et surtout avec une respiration adaptée ».
Quels moyens pour faire mieux ?Reste que le problème des moins de 6 ans est réel. Pour l’instant, la ministre a lancé une expérimentation de « classes piscines » dans deux classes de maternelles parisiennes, avant d’envisager d’étendre le dispositif à toute la France. Avec quels moyens ? Là, c’est encore trouble.
Jean-Louis Mercier
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