Iran: pas de débat TV en direct durant la campagne présidentielle
Il n'y aura pas de débat télévisé en direct pendant la campagne pour la présidentielle prévue en Iran le 19 mai, a annoncé jeudi le ministère de l'Intérieur.
"Les débats électoraux des candidats seront pré-enregistrés, conformément à une décision de la Commission de surveillance de la campagne électorale", a déclaré le porte-parole du ministère Seyed Salmane Samani.
La Commission a également émis les lignes directrices du débat, précisant notamment que les candidats n'étaient pas autorisés à "salir l'image du pays (...) ou les actions de l'exécutif, de l'administration, des (pouvoirs) législatif et judiciaire".
Les débats en direct avaient été très suivis au cours des deux dernières élections présidentielles, en 2009 et 2013, de nombreux experts soulignant que la prestation du président Rohani avait été cruciale pour sa victoire au dernier scrutin.
La décision de ne pas autoriser de débat en direct a été critiquée par un candidat du camp conservateur, Alireza Zakani, selon qui elle est susceptible "de porter sérieusement atteinte à la transparence".
La décision semble avoir surpris la radio-télévision nationale iranienne, dont le numéro deux Morteza Mir Bagheri, avait plus tôt décrit les débats en direct comme étant "les émissions les plus populaires" sur ses chaînes, et la "meilleure manière pour les gens de connaître les candidats".
Les débats télévisés houleux qui avaient opposé en 2009 le président ultraconservateur Mahmoud Ahmadinejad à ses adversaires du camp réformiste avaient contribué à l'effervescence post-électorale et aux troubles déclenchées par la réélection de M. Ahmadinejad à l'issu d'un scrutin dénoncé comme frauduleux.
Quelque 1.636 candidats, dont 137 femmes, se sont inscrits pour la présidentielle iranienne du 19 mai.
Le Conseil des gardiens de la Constitution, une sorte de conseil constitutionnel contrôlé par les religieux conservateurs, doit approuver d'ici le 27 avril les candidats finalement retenus pour la course présidentielle.
Lors des précédentes présidentielles, le Conseil avait approuvé seulement une demi douzaine de candidats, mais aucune femme.