Contrats à l'opéra de Bordeaux: des danseurs vont saisir la justice
Plusieurs danseurs de l'Opéra national de Bordeaux vont saisir la justice administrative sur la régularité de leur contrat, sur fond d'inquiétudes des salariés quant au maintien des effectifs du ballet, a-t-on appris mercredi de source syndicale.
Le litige concerne les contrats de sept danseurs, "reconductibles pour deux ans et qui n'ont été reconduits que pour un an", a expliqué Stéphanie Roublot, déléguée syndicale Snam-CGT. "Ils ont reçu leur lettre de reconduction au 15 janvier, sans avoir été avertis" que le nouveau contrat ne courait que sur un an, a-t-elle précisé.
"La direction nous dit qu'il ne faut pas nous inquiéter, mais bien sûr que cela nous inquiète ! Si ces danseurs ne sont finalement pas reconduits, cela a pour conséquence d'avoir un ballet amputé, dans l'impossibilité de danser le répertoire classique", ajoute Stéphanie Roublot.
Plus globalement, selon la déléguée syndicale, la crainte des danseurs, qui avaient déjà menacé de faire grève le 31 décembre, concerne le maintien de la convention "Opéra national" qui doit être renégociée pour cinq ans avec le ministère de la Culture fin 2017.
L'Opéra de Bordeaux est le seul, avec celui de Paris, à détenir ce label, qui prévoit un effectif théorique de 39 danseurs afin de pouvoir représenter les grands ballets du répertoire classique.
"La direction respecte le règlement intérieur du ballet", a assuré à l'AFP l'administrateur général, Olivier Lombardie. "Les textes disent qu'on ne peut pas faire de contrat de CDI avant 6 ans d'ancienneté, et qu'avant, les contrats peuvent être d'un an ou deux ans", a-t-il précisé.
Pour l'administrateur, "toute l'année 2017 sera consacrée à la négociation de la convention avec les différentes tutelles de l'Opéra que sont l'Etat, la Région, la ville. Il faut définir un projet artistique, notamment pour le ballet. C'est ce projet artistique qui définira les effectifs du ballet". "Ce ne veut pas dire que ceux qui ont été reconduis pour un an ne le seront pas pour un an supplémentaire", a-t-il ajouté.
"Dans le contexte général des finances publiques, l'ambiance n'est pas à l?augmentation des subventions. Mais cela ne veut pas dire qu'on ne peut pas essayer de maintenir la convention", selon M. Lombardie.