La direction américaine de Caterpillar inflexible face aux dirigeants belges
La direction internationale du constructeur d'engins de chantier américain Caterpillar, qui a annoncé le 2 septembre son intention de fermer son unique usine en Belgique, s'est montrée inflexible mercredi face aux principaux dirigeants belges, selon le chef du gouvernement de la Wallonie (sud), Paul Magnette.
"C'est une direction très américaine, ils se cachent derrière leurs avocats, apportent des réponses qui n'en sont pas, purement formalistes", a déploré le socialiste Paul Magnette, cité par l'agence Belga, à sa sortie de cette réunion à laquelle a également pris part le Premier ministre fédéral, Charles Michel.
Il s'agissait du premier contact entre les hauts responsables belges et la direction du groupe depuis l'annonce de la fermeture de l'usine de Gosselies, près de Charleroi (sud), qui devrait entraîner la suppression de 5.000 à 6.000 emplois dans cette région en déclin industriel (2.000 emplois directs et de 4.000 à 5.000 chez les sous-traitants).
"La manière dont ils se comportent donne à penser que la chance qu'ils reviennent sur leur décision (de fermeture) est très ténue", a reconnu M. Magnette, qui avait expliqué lundi être engagé dans un "bras de fer" avec Caterpillar pour "sauver le maximum d'activités à Gosselies".
La réunion, dont le lieu et la date n'avaient pas été officiellement confirmés afin de tenir les médias à l'écart, s'est finalement tenue au Palais d'Egmont, un lieu de prestige du centre de Bruxelles appartenant à l'Etat belge. Le Premier ministre Charles Michel n'a pas fait de commentaire à sa sortie, selon l'agence de presse belge.
Côté Caterpillar, la délégation était composée de six personnes, dont le directeur financier du groupe Mark Thompson et le vice-président Bob De Lange, selon la même source.
Le groupe américain avait expliqué début septembre que son intention de fermer son usine belge, l'une des plus importantes d'Europe, s'inscrivait dans son plan mondial de restructuration et de réduction des coûts annoncé en septembre 2015.
Caterpillar, fabricant de matériel de chantier et d'extraction, souffre de la crise du secteur minier et de la faible croissance économique mondiale.
L'annonce de cette énième plan social, après la cessation d'activité d'autres anciens fleurons de l'industrie locale comme Arcelor Mittal (sidérurgie) ou Ford (automobile) a causé un profond choc en Belgique.
Les responsables belges et européens en sont jusqu'ici réduits à annoncer la mise en place de plan d'accompagnement et de reconversion des travailleurs licenciés.
La commissaire européenne aux Affaires sociales, Marianne Thyssen, a émis l'espoir mercredi devant le Parlement de Strasbourg que le Plan d'investissement pour l'Europe, dont le chef de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, a proposé de doubler la durée et la capacité, allait permettre de "mettre en place un cercle vertueux de croissance" pour l'industrie européenne, confrontée à une concurrence "de plus en plus acharnée".