Manifestations à Paris et en province contre la firme américaine Monsanto
Plusieurs manifestations ont eu lieu samedi à Paris et en province contre le géant américain de la biotechnologie agricole Monsanto et réclamer l'interdiction des pesticides et des OGM, ont constaté des journalistes de l'AFP.
A Paris, environ un millier de personnes - 1.500 selon la police - ont commencé à défiler peu avant 16H00 de la place de la République, où se tient chaque soir le rassemblement du mouvement citoyen Nuit debout, vers la place Stalingrad (nord-est de la capitale), où la manifestation s'est achevée sans incident
"Monsanto tu n'auras pas ma peau", criaient les manifestants, qui ont défilé sous le soleil.
A Toulouse entre 200 et 250 personnes ont également manifesté contre le géant américain. A Bordeaux, ils étaient plus d'un millier à défiler en chantant "Tout le monde déteste Monsanto" ou "Pesticides on n'en veut pas". Quelque 800 personnes ont défilé à Lyon.
Des marches "citoyennes" contre Monsanto étaient aussi prévues dans une quarantaine de villes de France et ailleurs dans le monde, notamment au Canada.
Selon Greenpeace, environ 1.200 personnes se sont rassemblées à Morges, près de Lausanne pour "soutenir une agriculture durable et souveraine et demander la fin du diktat des multinationales de l?agrochimie".
"Monsanto est la caricature des multinationales prédatrices", a affirmé à l'AFP Benjamin Sourice, un porte-parole des Engraineurs, un des collectifs à l'origine de la manifestation parisienne.
"Quand on voit déjà le poids de ces multinationales, comme l'allemand Bayer, l'américain Monsanto, demain, avec ce que va préparer le Tafta (l'accord de libre-échange en discussion entre les Etats-Unis et l'UE, ndlr) ce genre de méga-multinationale aura plus de pouvoir que les Etats et sera capable d'imposer leur volonté, donc ça c'est vraiment quelque chose d'effrayant", a-t-il dit.
Parmi les banderoles déployées dans le cortège on pouvait lire: "consommateurs, pas cobayes" ou "Monsanto entreprise criminelle". Une jeune femme, déguisée en abeille, portait une pancarte avec les mots: "sauvons les abeilles, boycottons Monsanto". "Je suis inquiète pour l'avenir alimentaire", a dit cette jeune femme.
- La France, 1er consommateur de pesticides en Europe -
Venu en tant que "militant écologiste", le conseiller de Paris Yves Contassot a affirmé que "la politique de Monsanto est dramatique pour la biodiversité". "Il faut arrêter tout ça, car c'est notre avenir collectif qui est en jeu, c'est l'avenir de l'humanité", a-t-il soutenu.
"On ne peut pas se permettre d'être les victimes de ces multinationales, dont le seul objectif est le profit à court terme", a-t-il ajouté.
Alors que l'Union européenne vient d'ajourner sa décision sur le renouvellement de l'autorisation du glyphosate, substance controversée notamment utilisée dans l'herbicide Round Up, produit par Monsanto, les manifestants exigent davantage.
"Il y a systématiquement des reports, des atermoiements, des pseudo-compromis, qui font qu'à la fin, cela ne gêne pas véritablement ces multinationales", a ainsi affirmé Yves Contassot. "Les déclarations, on les entend mais ce qui nous semble le plus important ce sont les actes".
Venu discrètement avec une poignée de militants du Parti de gauche, Jean-Luc Mélenchon a expliqué que cette mobilisation avait "beaucoup d'importance".
Il a dénoncé "l'utilisation massive des pesticides dans l'agriculture". "Les grands trusts qui produisent ces pesticides agissent dans une totale irresponsabilité et sont parfois favorisés par de grandes institutions comme la Commission européenne", a déploré le député européen.
"La France pourrait intervenir d'une autre manière auprès de la Commission pour que les glyphosates ne soient pas autorisés", a-t-il dit.
Il a déploré que la France soit "le premier consommateur européen de pesticides". "Cette utilisation des pesticides est sans doute l'un des plus grands scandales sanitaires de notre temps", a-t-il estimé.