Royaume-Uni: "difficile" de négocier un accord avec l'UE en cas de Brexit, dit Osborne
Le ministre britannique des Finances, George Osborne, a prévenu samedi qu'il serait "extrêmement difficile" au Royaume-Uni de négocier un nouvel accord commercial avec les pays de l'UE si Londres sortait du giron de Bruxelles.
"Il suffit de parler avec les ministres des Finances français, allemand et d'autres pays européens pour comprendre que si le Royaume-Uni quittait l'UE et voulait accéder au marché unique, (...) nous devrions payer pour le budget de l'UE, accepter la liberté de mouvement des personnes, le tout sans avoir notre mot à dire sur ces politiques", a souligné M. Osborne depuis Sendai (Japon), où il participe à une réunion des ministres des Finances et gouverneurs de banques centrales des pays riches du G7.
Les Britanniques vont décider par référendum le 23 juin si leur pays va rester ou non membre de l'Union européenne et le conservateur M. Osborne, comme son Premier ministre David Cameron et l'opposition travailliste, fait campagne pour un maintien dans le navire européen.
"Si nous quittions l'UE, nous aurions deux ans pour négocier notre sortie avec les 27 autres pays (de l'UE), nous devrions négocier de nouveaux accords avec ces 27 pays européens et en même temps conclure plus de 50 accords commerciaux avec les pays qui ne sont pas en Europe" mais qui ont conclu une entente spécifique avec l'UE, a poursuivi le chancelier de l'Echiquier britannique.
"Ce serait extrêmement difficile à faire", a-t-il résumé, ajoutant que, pendant cette période, "les entreprises n'auraient aucune certitude sur l'avenir, donc elles n'embaucheraient pas et n'investiraient pas", ce qui au final aurait des conséquences néfastes "pour l'immobilier, les entreprises et l'emploi" au Royaume-Uni.
Appuyé par les grandes institutions multilatérales (FMI, OCDE), le camp des partisans du maintien multiplie les publications alarmistes sur l'impact économique ravageur que pourrait entraîner un départ, ce qui enrage les partisans du Brexit (pour "British exit", ou sortie britannique) selon lesquels le Royaume-Uni serait plus prospère sans l'entrave bureaucratique bruxelloise.
Le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, a tiré dans le même sens que M. Obsorne en prévenant vendredi les partisans du Brexit que l'Union européenne mènerait le vie dure au Royaume-Uni s'il "désertait" l'UE après le référendum.
Les derniers sondages donnent une nette avance au maintien dans l'UE mais la proportion d'indécis reste élevée, rendant le résultat très incertain.